« De même qu’un homme s’attache une ceinture autour des reins, de même je m’étais attaché toute la maison d’Israël et toute la maison de Juda – oracle du Seigneur, pour qu’elles soient mon peuple, mon renom, ma louange et ma parure. » (Jr 13, 10-11) x
Tu n’es pas toujours une coquetterie, et lorsque tu l’es c’est qu’on te connaît mal et qu’on ignore le réel pouvoir que tu as. Parfois les limitations, les peurs et les faux désirs que nous nous imposons se traduisent par une réduction de ton rôle à celui de la séduction, ou plutôt par une réduction et une limitation de celui ou de ce que tu as la puissance de séduire. Trace et accessoire qui ne relèvent d’aucune nécessité, tu viens transfigurer le nécessaire qui nous couvre. Tu sembles être un ajout mais sans toi aucun corps de femme, aucun corps d’homme, ne peut être à la fois inscrit dans l’histoire et ouvert à l’éternité. Au cœur de ce qui pourrait nous terrasser, de ce qui pourrait nous briser et nous humilier, tu te livres au savoir-faire libérateur de nos mains. Il nous suffit de nous regarder en face, de t’apposer sur notre peau, de te porter au cou, aux bras, et partout où une parcelle de peau en nous appelle le salut, pour affronter avec toi la mort et en sortir vainqueurs.
Tu es don de Dieu aux hommes et don des ancêtres. En toi Dieu et les hommes font alliance : Dieu même a fait de nous sa parure afin qu’à notre tour nous fassions de lui la nôtre.
Dieu est notre parure, et toi, tu nous le rappelles.
© Marc Garanger – » Femmes algériennes, 1960
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