La Pub, Jésus et nous…
En ce temps de Noël, quelques slogans publicitaires ont failli m’accabler… Dans leur annonce, ils manient le possessif jusqu’à vous engloutir dans un mirage et une boulimie d’avoir : « Mon partenaire minceur », « Elles sont faites pour vous », « Donnez plus à votre argent », « Ici, là-bas, pour vous, pour demain », « Vos envies sont au programme »… Et le comble est atteint avec cette incitation à l’achat d’une voiture : « A la place de deux enfants qui pleurent, nous vous offrons six cylindres qui rugissent »…
Les bergers de Bethléem ont entendu, eux aussi, une annonce publicitaire, par l’agence de « la publicité angélique » : elle leur promettait une grande joie, ils ont découvert le dénuement et la grâce d’un enfant…
« Voici que je vous annonce une grande joie… un Sauveur vous est né… »
Relisons ensemble le parcours de ce Jésus, annoncé par trompettes et grande lumière, de peur de nous faire manipuler par une publicité trompeuse :
Il naît à la belle étoile, avec les sans-abri ; à l’âge adulte, il ne possède ni sa propre maison, ni un appartement en location, même pas une pierre où reposer la tête ; il dort dans une barque et traverse la mer sur une embarcation de fortune ; il mange et boit dans les « resto du cœur », quand on l’invite ; et lorsqu’il veut servir à la foule un festin miraculeux, il ne peut offrir comme salle de banquet que l’herbe des champs d’un pique-nique… Il n’entre pas à Jérusalem dans une somptueuse limousine, mais sur le petit d’une ânesse… Enfin, au moment de sa mise en croix, on le dépouille de son vêtement et on tire au sort sa tunique…
Quel raccourci étonnant entre le début de l’Evangile et son terme !
Son parcours ressemble tellement à celui de tous ces « indésirables » qui piétinent aux portes de nos forteresses d’abondance !
Et pourtant, la « publicité angélique » ne mentait pas ! Jésus est rentré chez lui riche de quelques précieuses possessions : ses disciples qu’il appelle « les miens », Dieu qu’il nomme « mon Père » et nous qu’il désigne par « mes frères, mes sœurs »…
De la naissance à la mort, aussi dépossédé et nu, il partage aujourd’hui, avec nous, la détresse des démunis, l’allégresse des pauvres de cœur !
Pour que nous vivions cette annonce « en mémoire de lui ».
Sr Frédérique, Egypte
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