Cadeau pour toi, je ne peux pas te l’envoyer. Tu ne pourras ni la caresser, ni la porter sur ton cœur, ni non plus l’embrasser. Tu ne peux que la regarder en me regardant. C’est peut-être mieux ainsi. Si tu la prenais, une fois pour toutes, tu ne me regarderais plus et je ne pourrais plus scruter ton beau visage, ton visage tant aimé.
Je sais que tu désirerais l’avoir, et c’est bien ainsi. La désirant, c’est moi que tu désires, et c’est bien ainsi. Mais, parfois, il vaudrait mieux peut-être que le cadeau demeure dans l’entre-nous, qu’il ne soit consommé ni par toi ni par moi.
Ou bien, si tu préfères, s’il faut absolument le consommer, ne pas trop tarder à le remplacer par un autre. Parce que j’ai l’impression que, si cet entre-nous n’est porteur que du vide, si rien et personne ne se porte garant de notre communion, nous nous perdrons, chacun de son côté, dans un abîme qui n’a pas de nom.
Les choses et les mots, ne sont pas là pour rien. Ils nous permettent de dire, de vivre, de regarder, de symboliser notre union, et de l’ouvrir ainsi au toujours nouveau.
Viens et demeure, toi qui, sans briller, maintiens et protèges sereinement notre communion. Viens et demeure, toi qui, sans parler, dis et offres nos peines, nos joies, nos attentes, et ce présent…
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