Chaque année après la Pentecôte, la liturgie nous donne à contempler la Trinité.
Souvent nous osons à peine en parler, trouvant ce mot trop compliqué, trop philosophique, ou redoutant d’être pris pour des polythéistes. Certains pensent que la Trinité est une pure invention au cours des siècles.
Lisons l’évangile de Jean où Jésus ne cesse de prier son Père et n’oublions pas que le mot » trinité » apparaît dès le deuxième siècle chez Théophile d’Antioche ( trias en grec ) et Tertullien ( trinitas en latin ).
Et si nous nous réjouissions de l’ouverture qui nous est dite en parlant de la Trinité !
Le mot Dieu ne veut pas dire grand chose, le grand horloger de Voltaire, le » sens » de la vie, ce qui nous dépasse ….
Dire le Père, le Fils, l’Esprit, c’est dire la relation, l’alliance, la fidélité. Dieu n’est pas un principe moral, spirituel immuable.
Il est la relation aimante du Créateur qui nous marque de son empreinte, Il est ce charpentier non-violent de Nazareth, il est l’Esprit qui nous fait signe au détour de nos chemins. Il est celui que nous osons nommer, prier mais que nous ne pouvons jamais enfermer dans une définition, proche, tendre et mystérieux, à notre écoute et ne résolvant pas tous nos problèmes, fidèle et nous semblant parfois absent…..
La Trinité est un appel à ne jamais instrumentaliser, définir, classer l’Eternel et ainsi la foi devient un chemin, une aventure et non un dogme, une définition théologique. Jésus est celui qui nous parle en vérité du Père. » Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique…. Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Jean 3, 16 – 18.
Là est la Bonne Nouvelle, l’Eternel nous désire debout, en santé ( en grec un même mot pour salut et santé ), la foi n’a pas pour but de condamner, d’inspecter, de faire peur, au contraire elle est un chemin de découverte, d’ouverture.
Jésus nous révèle que l’humain est capable de bienveillance, de justice à un point qu’il a du mal à le croire.
Jésus nous révèle que l’humain peut parler au Père en toute liberté, en toute confiance.
Jésus nous révèle que l’Esprit nous fait signe dans notre quotidien plus souvent que nous n’osons l’imaginer.
En cette fête de la Trinité, observons notre prière, à qui parlons nous ? Au créateur, au Rabbi ressuscité, à l’Esprit ?
Les chemins sont divers et c’est une richesse pour chacun de nous et pour l’église.
Jacques Thierry