Le soir où mon père est mort, dans la chambre de notre maison, ma mère et ses 5 enfants, sommes restés pour « veiller », comme le voulait la coutume il y a plusieurs années déjà… Autour d’un café et de petits gâteaux, on se racontait notre histoire commune et on retrouvait des photos… Un moment, ma mère a éclaté de rire en regardant l’une d’elle ! Mais aussitôt effrayée, se confondait en excuses : comment oser un rire à un moment si triste… Nous l’avons rassurée tout de suite ! Ce rire faisait tant de bien ! Il fallait bien le laisser venir ! La vie était la plus forte !!!

Le RIRE… Cette force étrange, cette « Arme Fatale » contre la tristesse, le chagrin trop lourd ou la peur. De plus, ses « éclats » ne font aucun mal !!!
Ce rire, ce n’est pas seulement un sourire. Le sourire ne révèle pas toujours ce qu’il cache, tant il peut être parfois moqueur ou mystérieux…
Le rire n’a rien à voir avec le ricanement stupide ou la grosse rigolade ! C’est le rire frais et contagieux du bambin devant les pitreries du papa : une drôle de conversation bourrée de tendresse ! C’est le rire que déclenche la drôlerie d’un spectacle ou d’une histoire… Ou simplement celui qui se communique sans savoir pourquoi lors d’un repas de retrouvailles… Et même le… fou-rire !!!
Le rire est un geste sacré ! Les Chinois assurent qu’il apporte le même bien-être qu’un passage chez le médecin !!!!
Alors, il ne faut pas qu’un virus tue le rire !
Dans un climat fait de stress, d’inquiétude, de morosité, d’attente ou même de peur, perdre le goût du rire pourrait bien être une chose effrayante pour une Société, une Famille, une Communauté de Croyants… C’est un bon bol d’air frais qui ne fait de mal à personne !

Il parait que nous allons entrer dans la période de l’AVENT.
Il y a une page que j’aime beaucoup pendant cette période avant Noël !
C’est la rencontre de 2 femmes, un jour en Palestine.
L’une s’appelait Elisabeth, l’autre Marie…
Deux femmes qui au moment de leurs retrouvailles, se sont mises à chanter en riant de bon coeur !
Et peut-être même à danser aprés avoir partagé leurs secrets de femmes enceintes !
Bien sûr, pour elles, l’avenir était incertain, plein de doutes et d’embûches même… Mais à cet instant elles ont seulement ri ensemble ! ça les rendait tellement heureuses ! Le terrain était prêt pour affronter l’inconnu, l’imprévu, l’imprévisible… Le petit Jean Baptiste fera résonner son rire dans la cour de Zacharie et Elisabeth et le jeune Jésus apprendra la fraîcheur du rire sur les genoux de Joseph ou de Marie…

Le rire… On peut « rire aux larmes » : çà fait du bien de les laisser sortir ! On peut même « rire de soi ! » Raoul Follereau disait qu’en ce cas, on n’aura pas fini de s’amuser !!!
Vous allez me dire que c’est une bien étrange façon de parler de l’Avent ! Pardon… Mais on ne peut se contenter de préparer la naissance de Jésus ! Dans ce cas nous avons plus de 2000 ans de retard ! Et si nous, Chrétiens, nous n’avons à offrir que la morosité, l’abattement, les lamentations ou les regrets, çà ne vaut pas la peine de déranger les gens !
Mais si par hasard le rire entrainait, par ricochet, l’envie de rencontrer, de partager, d’accueillir, d’échanger et même de consoler, ce serait plutôt bien ? Et nous n’aurons pas perdu pour autant notre temps de …l’AVENT !!!! Enfin…je crois…

Jean Bosset