Tu sonnes toujours comme s’il n’y avait personne. Ta singularité je te la donne ; seul, tu n’en as aucune. Toujours indifférent, impassible, imperturbable ! Que la nouvelle soit triste, ou qu’elle soit bonne.
Même rechargé, tu sembles mort !
Si les mots te traversent, s’ils touchent, ils ne donnent pas, ils ne donnent rien, et ne rendent présent personne. C’est peut-être pour cela que nous sommes parfois absorbés par toi ! En toi, rien ne sous résiste et jamais personne.…
Menteur ! Tu fais semblant d’avoir une voix, un souffle, une oreille et je ne sais quoi d’autre. Mais tu n’es qu’un écran et quelques bricoles ! Un écran qui vole sa chair à tout visage, qui n’annonce aucun rivage, aucun horizon ne suscite en toi la nostalgie, celle d’une rencontre, d’un baiser, d’une fugue à deux à la lueur d’une bougie.
Tu n’as qu’une peur, celle d’être cassé ! Et, chose étrange, c’est cette peur qui te lie à moi, à nous, à l’humanité. C’est cette peur qui fait de toi une chose dont on désire parler !
Prends soin de toi et ne te fâche pas si je te parle sur ce ton ou si je te délaisse de temps en temps. Tu sais que je ne suis pas de ce siècle et que j’envie ceux qui, il y a bien longtemps, pour communiquer s’écrivaient des lettres ! Cependant, sois-en au moins sûr, je ferai tout mon possible pour te protéger ! Une en plus, une en moins, tant de fragilités à protéger ! Je t’entends dire que tu le sais ! Tiens ! Une autre chose qui te lie à certains parmi nous : Tu es fragile, et, tu le sais !
Pourquoi uniquement à certains ?
Parce qu’il y a beaucoup parmi nous qui ne savent pas qu’ils sont fragiles et qui passent leur temps à reprocher aux autres leur fragilité. De ceux-là il faut vraiment prendre soin, ce sont eux que l’on peut briser sans même nous en rendre compte et parfois sans qu’ils ne s’en rendent compte eux-mêmes ! Ce qui est terrible !
Bref, prends soin de toi et n’oublie pas les gestes barrières, ils peuvent te sauver d’une autre casse, d’une casse que peut-être tu ignores, celle de la séparation.
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