1ère méditation : « Il vivait parmi les bêtes sauvages, et et les anges le servaient »  (Marc 1,13)

Têtes baissées. Au premier plan du tableau, deux hommes marchent vers la lumière, et c’est déjà une orientation. Eux, ne voient peut-être pas cette source luminescente qui accroche au premier regard de la toile, le spectateur. Simplement, nos explorateurs l’espèrent-ils, accaparés par les obstacles ou les merveilles de leur route ? C’est un grand tronc dressé, là, tout droit devant eux qui semble accaparer leur attention. Passeront-ils ?
Minuscules. Ils semblent si petits, si infimes dans la nature luxuriante de la Polynésie qui les absorbe. Hors d’échelle, les promeneurs aventuriers ont la même taille que la première feuille du tout premier plan ; ils ont aussi la même couleur froide et bleutée contrastant avec le camaïeu de rouges sombres qui vire jusqu’à l’orange fluorescent de l’arrière plan. Leurs jambes ont la même couleur chaude et orangée que les arbres et les végétaux qui les enveloppent. Leurs pieds ont disparu dans un sol qui les assimile comme en une métamorphose ou transformation de l’homme en nature. L’homme-nature replongé dans le jardin des origines, ne faisant plus qu’un avec la création, l’homme en totale osmose avec la terre qu’il traverse.
Lumière. La touche fluorescente ouvre sur un nouveau décor, un avenir vierge irradiant de lumière. La perspective nous attire à elle, et nous avançons avec eux dans l’épaisseur, sans crainte… car le peintre nous rassure : « L’esprit veille ».

Et Jésus au désert, dans une création réconciliée qui rappelle le jardin de la Genèse ou la prophétie d’Isaïe, attend dans le désert, servi par les anges et vivant avec les bêtes sauvages (cf. Marc 1,13).
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