En mai la loi sur la fin de vie devrait être soumise au parlement. Je vous avoue que je ne trouve pas simple de se faire une opinion vu tous les problèmes posés, médicaux, éthiques, religieux….. sans parler de la question préalable : est ce intelligent et opérant de faire une loi sur cette réalité multiforme ?
Je ne vous écris donc pas pour vous dire quoi penser, simplement je vous partage une lecture qui donne à réfléchir. Si vous souhaitez réagir, envoyez moi un texte, que je le répercute sans aucune censure !!! aux trois groupes qui reçoivent mes petits papiers.
« Sous l’appellation » aide à mourir « , il est en réalité question de suicide assisté et d’exception d’euthanasie en cas d’impossibilité d’effectuer seules le geste pour des personnes adultes consentantes, aux souffrances réfractaires et au pronostic engagé à moyen terme. Pourquoi les mots précis ne sont ils pas nommés ? Et qui a la compétence pour apprécier ce consentement ? Qu’est ce que le moyen terme ? Comment poser un diagnostic vital à moyen terme ? Quel est l’impact psychologique d’inclure des soignants ou des proches dans un acte euthanasique ?
Le sujet est suffisamment grave et complexe pour justifier de la clarté et de la précision……… Dans les années 1980, c’est l’époque des euthanasies clandestines par cocktails lytiques, ces poisons que l’on administrait souvent à l’insu du patient et de sa famille. C’est aussi une période, où démunis face à l’épidémie de sida, on se trouvait confrontés à des fins de vie épouvantables.
Deux courants de pensée vont alors se structurer.
Le premier va prôner la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en s’appuyant sur deux concepts :
l’autonomie et la dignité du patient…. Dans cette optique la liberté est primordiale.
Au même moment émerge le mouvement des soins palliatifs. La philosophie qui sous-tend cette nouvelle discipline médicale repose sur une considération intrinsèque et inaliénable de la dignité humaine qui oblige à l’honorer en faisant tout pour que la personne puisse être accompagnée et soulagée, sans s’acharner, sans prolonger la vie, mais sans provoquer la mort………………….
Une loi qui autorise à faire mourir la personne qui le demande a des effets qui dépassent le sort d’un individu et l’intimité d’une chambre d’hôpital…………….
En Belgique, vingt deux ans après la promulgation de la loi, le nombre d’euthanasies a encore augmenté de 15 % en 2023. Comment ne pas s’inquiéter d’une banalisation progressive qui dépasse l’esprit initial de la loi ?
Quand vous êtes malade, dépendant, fragile, si la société vous envoie le message que l’on peut vous aider à mourir, cela peut être perçu comme une incitation au désespoir. «
Alexis Burnod, chef de service des soins palliatifs à l’institut Curie de Paris. La Croix ( 19 avril 2024
Jacques Thierry, prêtre à Hérouville St Clair
Un commentaire