Chaque matin, tu es la première à me toucher les lèvres.
Tu sais déjà ce à quoi je pense. Je te raconte mes rêves au rythme des gorgées, et, à ce même rythme, tu te vides, accomplissant ainsi une tâche que tu n’as de cesse d’accomplir.
Avec tes camarades, partout dans le monde, vous formez une communauté amie des hommes. Vous partagez avec nous l’être, tel qu’il commence chaque matin. Vous savez qu’il nous est difficile de sortir de notre sommeil, de s’éveiller à ce que chaque aurore annonce en nous et pour chacun de nous : le temps qui passe, l’histoire qui s’écrit, les séparations, les rencontres, le travail, les échanges, les disputes, les deuils, les réussites et les échecs, la fatigue et le repos…
Malgré les débris de la veille et l’opacité de ce qui est à venir, vous partagez avec nous cet instant où tout semble calme, serein, accompli déjà, avant que l’on fasse quoi que ce soit. Vous partagez avec nous cet acte de foi, discret, duquel nous n’avons pas toujours conscience, cet acte de foi universel, que seules vous arrivez peut-être à vraiment entendre et à vraiment confesser : « tout va bien » !
« Tout va bien », confessent nos tasses de café, de thé et de tisane, chaque matin ! Et nous, quelle serait notre confession ?
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