Une question est le point de départ de ce texte, et celle-ci met Jésus dans une situation « paradoxale », puisque l’intention des interlocuteurs est de le « coincer ». Que Jésus réponde « oui » ou qu’il réponde « non », il se compromet. Ou il indisposera la population, ou on le dénoncera aux autorités occupantes. Il n’est pas dupe et déjoue le piège par une réponse double. À bon entendeur d’engager sa liberté…
Si la pièce est frappée à l’effigie de César, c’est qu’elle appartient à César. Voilà qui semble clair. Mais Jésus ne s’en tient pas là. N’y a-t-il pas, enfouie à l’intime de chacun, une autre image, d’un autre roi ? Souvent, elle n’est pas reconnue.
À longueur de récits, les évangélistes proclament que Jésus est l’image de Dieu, par ce qu’il fait et dit de l’amour de son Père : il guérit, relève, redonne espoir, courage. N’est-ce pas cela rendre à Dieu ce qui est à Dieu ?
Mais tous les hommes ne sont-ils pas eux aussi à l’image et à la ressemblance de Dieu ? N’est-ce pas le plus précieux trésor enfoui dans le cœur de tout homme ? Même si l’image de Dieu y est quelque peu déformée, si elle demeure longtemps voilée, cependant, elle est toujours présente, presque à notre insu. Elle est « cet homme caché du cœur », si caché qu’il nous faut la présence parmi nous de cette image unique du Père qu’est Jésus, pour réveiller l’image dans nos cœurs.
Rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu, c’est ressembler de plus en plus à Jésus et le rayonner autour de nous. Et au fur et à mesure que l’image de Jésus se révèle en nous, nous devenons aussi capables de la discerner dans nos frères et dans nos sœurs.
Cette parole peut être difficile à entendre pour celles et ceux qui veulent toujours être le centre de l’attention et de la reconnaissance. Dommage.
Sr Renée