Quatrième méditation : « La lumière est venue dans le monde » (Jn 3,19)
Un arbre se découpe du bocage normand, devant un ciel clair, comme une grande respiration. Malgré la petitesse du cadre (18 x 24 cm), le peintre nous invite au grand large et à prendre un peu de hauteur. L’arbre toutes branches déployées semble vibrer au sommet d’une colline que l’on devine à la ligne courbe dessinant une légère pente. Les haies derrière lui créent une frontière rassurante et protectrice, nous préparant à une épiphanie. Ce n’est plus le buisson ardent appelant Moïse, mais l’arbre ardent qui tremble et murmure notre nom. Son feuillage tremble et chaque feuille sonne dans la brise. L’irisation dans le sol jusque dans ses branches éclaire un chemin, un autre chemin possible…
Le spectateur est tenu à distance, dans un retrait respectueux qui lui fait embrasser du regard la totalité de ce paysage, comme une hymne à la création, comme un écho à cette mémoire (qui est le titre du tableau) nous parlant aussi du premier jardin et de l’arbre de la vie, planté en son centre.
Sommes-nous à l’aube ou au soir tombant ? Sommes-nous au passé ou au présent ? Une je ne sais quoi, ici, parle de l’éternel et de la douceur du geste créateur qui créé gratuitement et par pur amour. N’entendrais-tu pas la caresse de la brise légère, et murmurer la voix de fin silence ?
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