- Vous êtes roses ! Je vous porte depuis un moment. Vous étiez à ma grande sœur mais, ma sœur, quittant la maison, vous a abandonnées dans un coin. Un jour, je vous regardais de loin et j’ai eu l’impression que vous m’appeliez. Ma sœur vous manquait. Et je crois que mes pieds vous rappelaient les siens. Je vous ai un peu observées, de loin, je n’osais pas vous approcher, vous étiez impressionnantes, vous dégagiez l’odeur de ma sœur, sa joie, ses peines, sa beauté, sa manière de danser, son affection pour moi. Je ne pouvais pas répondre à l’appel que je percevais dans votre manière de me regarder.
Puis, un matin, il faisait frais, j’ai senti que c’était le moment. J’ai couru vers vous et vous ai enfilées sans même vous demander la permission. Mais, soudain, au porche, je me suis arrêtée, je ne pouvais pas quand même sortir sans obtenir votre consentement, sans savoir si vous étiez en mesure de sortir avec moi après cette longue période de solitude. Je vous scrute alors du coin de l’œil et quel n’était mon soulagement de vous entendre presque rire : vous m’aviez adoptée ! J’entendais ma sœur chanter, je sentais ses bras autour de ma taille et ses lèvres sur mon front.
Ma sœur était là, et j’aime bien votre couleur, le rose. Je suis fier de vous avoir pour sandales…
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