Chronique Bruxelloise :
Molenbeek : le ruisseau du moulin.
Molenbeek est l’une des 19 communes de Bruxelles capitale. Quartiers populaires aux échoppes colorées, toujours joyeusement animés. Au siècle passé, elle fut le théâtre d’une intense activité industrielle localisée surtout autour du canal et de la ligne de chemin de fer. Ceci lui valut le surnom du “ petit Manchester”.
Aujourd’hui, cette commune se partage entre le Centre historique autour de la Maison communale, le quartier du Maritime au bord du canal et les “ nouveaux quartiers “ développés dans les années 60.
Mais l’actualité a propulsé ce coin de Bruxelles sur la scène internationale et le nom poétique de Molenbeek : “ le ruisseau du moulin “ se trouve, connu ou mal-connu dans bien des langues et pays.
Peut-être a-t-on trop vite oublié que beaucoup de personnes peuvent souffrir de ces images déformées , injustes et parfois ineffaçables et qui restent à jamais dans les mémoires collectives.
Voici quelques Témoignages de personnes habitantes de cette Commune.
» je suis en colère et touchée par ce qui s’est passé à Paris. Mais je suis aussi triste de voir comment Molenbeek est pointé du doigt. Mon fils me disait, maman, Molenbeek est connu aux Etats unis pour ça.”
» Les médias ne connaissent pas Molenbeek. Il font une généralité d’une minorité. Molenbeek est une commune géniale. Je suis heureuse d’y vivre depuis 35 ans. Il n’y a pas plus de problèmes qu’ailleurs poursuit notre interlocutrice.”
Nous avons peur de la stigmatisation pour nos enfants.
» A l’extérieur il y a une mauvaise image de la commune mais ce n’est pas la réalité que nous vivons au quotidien. Avec cette mauvaise image, j’ai peur pour mes enfants. Comment vont-ils être vus en allant à l’école? » commente un maraîcher.”
» J’ai grandi à Molenbeek. J’ai vécu ensuite 15 ans aux Etats unis. Mais c’était un plaisir de revenir dans cette commune qui ne correspond pas à l’image négative qu’on donne dans les médias » conclut Bouchra 45 ans.
Molenbeek ( ruisseau du moulin ) nous donne une autre image d’elle-même. Celle d’une population qui s’est mise en route pour la paix en se tendant la main . Et cette marche organisée par la Communauté Sant’Egidio a eu lieu le 1er janvier, de la place St Jean à la place aux grains. Nous pouvons évoquer 3 symboles qui ont ponctué notre route (ou déplacement).
Un arc en ciel (comme un clin d’œil) s’est formé dans le ciel pourtant gris et froid quand le groupe s’est mis en route de la place St Jean vers la place aux grains. Un clin d’œil comme pour nous dire : » La paix n’a pas de temps ni d’endroit ni de date précis pour se mobiliser. » J. Devolder
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Notre 2è symbole : le canal . Quelques centaines de personnes de diverses origines géographiques et culturelles se sont jointes à nous . Et en cours de “ marche “ les croyants musulmans ont relié notre groupe . En traversant le canal de Bruxelles nous avons vu le symbole d’ un dépassement de toutes frontières que nous créons par manque de connaissance mutuelle…” Jan Devolder.
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.Notre arrivée et lieu de convivialité et d’échange à la Place au aux grains a donné sens à notre 3è symbole. Que chacun soit semeur pour un grain de paix, d’espoir, de fraternité là où il se trouve, de par le monde.
Et si ces humbles gestes semblent utopiques, on peut répondre avec une citation d’Albert Camus:
“ ce sont les rêveurs qui font le monde. Les autres n’ont pas le temps » A.Camus
Campanule
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