Devenir ensemble parabole de la fraternité.
(Synthèse en bas de page)
Nous avons commencé la journée par une Lectio en communauté de discernement sur Mt 20, 20-28 qui a ouvert le travail de réflexion sur la 1ère esquisse: » devenir ensemble parabole de la fraternité ».
« Et le Verbe s’est fait frère. » (Christian de Chergé)
Là où deux ou trois se réunissent au nom de Jésus, s’ouvre l’espace de la fraternité, l’espace de notre vie commune et missionnaire. Difficile et fragile fraternité, telle est la Parabole que l’Evangile nous appelle à écrire ensemble, inlassablement, avec une détermination sans faille.
Livre de Michée 6,1-4.6-8.
Matthieu 12,38-42.
Synthèse de la 1ère esquisse.
« Et le Verbe s’est fait frère. » (Christian de Chergé)
Dans la 1ère esquisse, Devenir ensemble parabole de la fraternité, nous retenons trois points:
1- Une conviction :
Là où deux ou trois se réunissent au nom de Jésus, s’ouvre l’espace de la fraternité. L’espace de la fraternité existe : il faut y demeurer. C’est dans l’espace de la vie fraternelle que s’ouvre ce que nous avons à vivre.
Il est essentiel que nous prenions conscience qu’il n’y a pas de fraternité sans conflits, sans épreuves, sans violence.
Accueillir, comprendre, rejoindre l’autre là où il en est, exige de cultiver en nous et entre nous la bienveillance et la compassion. La bienveillance se creuse dans la responsabilité et l’engagement d’une parole vraie, confiante et libre.
Osons la confiance, risquons de nous en remettre au discernement communautaire. Dépassons nos peurs et parlons-nous en confiance, apprenons à nous écouter dans l’émerveillement.
Le passage d’évangile de la mère des fils de Zébédée (Mt 20,20-28) peut nous éclairer sur nos demandes de reconnaissance ainsi que sur nos revendications d’avoir une place. Jésus, doux et humble de cœur, nous fait passer de l’envie au désir, de la rivalité à la communion, de l’ambition à la joie du service, en nous orientant vers la Croix. Nos communautés peuvent devenir des lieux de rivalités, il ne nous est pas demandé de rester au niveau de nos pesanteurs mais les laisser porter par lui (Mt 11,28).
2- Des moyens:
La relecture et le discernement impliquent que nous ayons une vraie confiance entre nous, il ne faut pas confondre autonomie et liberté. Le but, rappelons-le, étant de chercher à faire advenir plus de vie.
À partir de notre engagement évangélique et de notre tradition au Carmel (silence, distance, ascèse) : quels sont les « tiers-médiations-espaces-temps» qui vont permettre de relire et restaurer nos relations, nos liens communautaires, interpersonnels ?
Consentir à l’épreuve du temps (comme tiers) pour la fraternité, pour que la vérité émerge dans l’épaisseur de nos vies personnelles et communautaires. Nos communautés ne peuvent cheminer sans espaces de discernement pour trouver les moments favorables (kairos) pour vivre de cette réelle fraternité.
C’est la Parole écoutée et partagée qui ouvre l’espace de notre vie commune et missionnaire.
La fraternité se construit dans l’écoute des discernements communautaires, à l’écoute de la croissance de chacune.
S’écouter jusqu’au bout ou plutôt jusqu’aux profondeurs (là où l’être est au centre de lui-même), se tenir à l’écoute du récit de l’autre (son histoire personnelle, sociale), pour veiller sur la fraternité fragile et précieuse.
3- Ouvertures et interculturalité : ensemble cheminer …
L’amour fraternel est dynamique, et il se déploie, dans cette confiance où chacune nous sommes appelées à compter les unes sur les autres, dans une déclinaison de l’amour en quatre étapes : le respect, la recherche inconditionnelle de la bienveillance, le passage à l’estime de soi et de l’autre (qui est humilité), jusqu’au service (qui n’a rien de servile. Cf. homélie de Mgr Benoît Rivière, du 16 juillet 2016).
Sr Josette et Kiêm
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