Nous étions une trentaine de personnes à nous réunir en cette veille de solennité pour le Carmel, pour prier et célébrer « la plus grande sainte des temps modernes » : La Petite Thérèse. Comme nous l’a précisé le Père Jean Abdou au commencement de son enseignement : on ne peut commencer à lire sainte Thérèse de Lisieux sans qu’elle nous touche dans notre vie. Son propos, ce jour, concernait le chemin de pauvreté et d’abandon de Thérèse au Seigneur, en s’appuyant sur sa petite doctrine, et particulièrement à la lumière du Manuscrit B et de sa lettre du 17 septembre (Lt 197).Pour comprendre la lettre 197, il faut la situer dans le contexte du Ms B, où elle parle de sa retraite et fait part à sa sœur (Lt 196) de ses désirs et de la folie de son chemin. Mais cette lettre effraie Sr Marie du Sacré Cœur… Elle admire sa petite sœur, mais se sent découragée et est effrayée face à ses désirs et à la folie de son amour. Elle se sent impuissante et découragée pour suivre ce chemin.
La lettre 197 est une explicitation du Manuscrit B. Thérèse y affirme que c’est ni notre grandeur, ni nos vertus que le Seigneur regarde, mais c’est la faiblesse qui lui suffit. Car c’est lorsque je connais ma faiblesse, mon impuissance – mon « nada » – que Dieu vient en moi. Et c’est justement le plus difficile à faire : rester faibles et petits, c’est un défi d’être simples, d’être rien.
Et pourtant, l’unique chemin, c’est seulement la faiblesse et la petitesse qui attirent Dieu, lui dont le propre est de s’abaisser jusqu’à nous, lui qui (par l’Incarnation) a pris le chemin de la kenose (cette descente du Christ jusqu’à la condition esclave). Il ne nous sauve pas par sa puissance mais par sa faiblesse, il s’est fait pauvre et faible comme tous les hommes. Pas d’autre chemin que celui du Maître : pour que nous soyons disponibles aux opérations divines, il faut nous faire petits, pauvres et faibles (comme lui), pour laisser Dieu faire en nous, et nous disposer à l’opération de l’amour en nous.
« Je ne compte pas sur mes mérites n’en ayant aucun, mais j’espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même, c’est Lui seul qui se contentant de mes faibles efforts m’élèvera jusqu’à Lui et, me couvrant de ses mérites infinis, me fera Sainte » (Ms A, 32vº). Thérèse expérimente le chemin de la confiance « absolue ».
Thérèse utilise trois concepts : les désirs, les vertus et les mérites. Ce ne sont ni nos désirs, ni nos vertus, ni nos mérites qui font notre sainteté, mais nous devons nous réfugier dans ceux de Jésus Christ, car c’est lui qui nous donne les siens. Et il va prendre nos mérites, vertus et désirs qui sont actifs pour les purifier, et prendre nos faiblesses pour les remplacer par la confiance et l’Amour de notre Père. C’est l’œuvre de Dieu en nous. C’est notre chemin de transformation totale, un chemin de purification, où l’amour purifie, transforme, nous divinise.
C’est la prière qui est notre force et qui nous change.
Après l’enseignement, nous avons eu un temps de partage en ateliers, puis la célébration de l’eucharistie, puis notre temps de convivialité où chacun a pu partager, apprendre et se ressourcer auprès de Thérèse qui continue d’attirer les âmes assoiffées au Seigneur… « Attire-moi, nous courrons ».
Un commentaire