« Cheminer ensemble avec le prophète ÉZÉCHIEL.
Mechref, 22 au 28 août 2020 avec P. Georges Abi Saad
Jour 6_Avant-Midi_Jeudi 27 août 2020
Continuons avec le chapitre 36. Il nous reste la dernière partie. Texte à méditer : Ez 36, 24-38.
24 Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. 25 Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. 26 Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. 27 Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. 28 Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. 29 Je vous délivrerai de toutes vos souillures, je convoquerai le froment, je le multiplierai, je ne vous soumettrai plus à la famine. 30 Je multiplierai le fruit de l’arbre, le produit des champs, afin que vous n’ayez plus à supporter l’humiliation de la famine parmi les nations. 31 Vous vous souviendrez de votre mauvaise conduite, de vos actes qui n’étaient pas bons. Le dégoût vous montera au visage, à cause de vos péchés et de vos abominations. 32 Ce n’est pas à cause de vous que je vais agir – oracle du Seigneur Dieu –, sachez-le bien. Soyez honteux et confus de votre conduite, maison d’Israël. 33 Ainsi parle le Seigneur Dieu : Le jour où je vous purifierai de tous vos péchés, je peuplerai les villes, et les ruines seront rebâties. 34 Le pays qui était désolé sera cultivé, alors qu’il était une désolation aux yeux de tous les passants. 35 On dira : “Ce pays qui était désolé est devenu comme un jardin d’Éden ; les villes qui étaient en ruines, désolées, démolies, sont fortifiées et peuplées.” 36 Alors les nations qui subsisteront autour de vous sauront que Je suis le Seigneur : je reconstruis ce qui était démoli, je replante ce qui était désolé. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai. 37 Ainsi parle le Seigneur Dieu : En outre, je me laisserai chercher par la maison d’Israël afin d’agir en sa faveur ; les hommes, je les multiplierai comme un troupeau. 38 Comme un troupeau de bêtes consacrées, le troupeau qui remplit Jérusalem lors de ses solennités, les hommes rempliront, comme un troupeau, les villes en ruines. Alors on saura que Je suis le Seigneur. »
C’est le cœur du message d’Ezéchiel, ou plutôt, c’est sa Bonne Nouvelle. C’est son Evangile. C’est une promesse de renouvellement : un cœur nouveau et un esprit nouveau. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. Nous sommes au cœur du NT.
Prenons quelques points de ce texte :
- La promesse du retour: Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. C’est un appel à la confiance et à l’espérance qui commence lorsqu’il n’y a plus d’espoir humain (comme on dit d’Abraham en Rm 4, 18 : Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit: Telle sera ta postérité). C’est la vraie espérance : il n’y aucune garantie humaine. Le peuple est à Babylone : la faiblesse totale sans aucun appui : ni des puissances, ni des alliances… personne ne songe à ce peuple dans sa déportation. Les peuples voisins avaient leurs propres problèmes. Il n’y a que Dieu. Le peuple met son espoir en Dieu : c’est un acte de confiance par excellence. Quand les garanties disparaissent, notre espérance est mise à l’épreuve. Est-ce que nous espérons en Dieu ?
Dans l’expérience du peuple, il n’y a que Dieu qui peut favoriser ce retour. Ezéchiel, dans son message, appelle à cette espérance.
- L’eau pure. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Ezéchiel est prêtre. Il a toujours recours au langage cultuel. La pureté de l’eau qui va être réalisée n’est pas de l’ordre cultuel. Il s’agit de la pureté véritable ; la pureté du cœur. Toutes les pratiques cultuelles de la liturgie de l’AT ont joué un rôle très important vis-à-vis du peuple. Elles ont fait entrer le peuple dans la logique du pur et de l’impur, dans la logique de la purification intérieure. Cette eau est spiritualisée maintenant (elle n’est plus un simple outil d’expiation). Elle est symbole de la force divine qui purifie. C’est Dieu qui réalise cette pureté.
- Le cœur nouveau, l’esprit nouveau; Le changement du cœur : d’un cœur de pierre en un cœur de chair. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Le cœur dans la Bible est le centre spirituel de l’homme (pas uniquement lieu des affections). C’est le lieu des décisions, de la réflexion. C’est la communion, la rencontre avec Dieu. Le cœur, c’est l’homme. Pour cela, changer un cœur, c’est changer l’homme. Il s’agit d’une création nouvelle. Ezéchiel annonce une création nouvelle, par la force de l’Esprit-Saint.
Jérémie et Ezéchiel se rencontrent et se complètent (C’est la même époque, chacun parlait à une communauté différente). Le message est à peu près commun :
Jérémie | Ezéchiel |
Alliance nouvelle (Jr 31, 31 : Voici venir des jours – oracle du Seigneur –, où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une alliance nouvelle). | Création nouvelle : Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. |
Loi imprimée au plus profond de l’homme (Jr 31, 33 : voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple). | Changement du cœur pour vivre l’alliance :
J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. |
Un cœur de chair ne désigne pas la faiblesse (la chair en principe désigne la faiblesse humaine dans la Bible), mais la docilité. Un cœur de chair est un cœur docile à Dieu. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Par le don de l’Esprit, l’obéissance sera possible ; elle sera même l’œuvre de Dieu. On obéit à Dieu par une force intérieure. Dieu rend nos désirs conformes à sa volonté, à sa Parole. C’est un changement radical. Je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. (Ezéchiel rejoint Jérémie). Obéir à Dieu devient un désir intérieur : c’est le don de la filiation. Ce n’est pas une volonté extérieure imposée ; c’est un désir et une force intérieurs. L’Esprit qui se montrait avant comme une force extérieure, chez les juges et les prophètes…, devient un dynamisme intérieur, une force intérieure. Saint Paul dit : « le Seigneur c’est l’Esprit; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2Co 3, 17). La liberté est une force, pas uniquement au niveau du choix : je suis capable de vivre ce que je dois vivre. J’ai la liberté, au vrai sens du terme. Il n’y a aucun obstacle qui m’interdit de vivre ma vocation, de réaliser le plan de Dieu sur moi, de réaliser le bien auquel je suis appelé. Cette liberté intérieure se réalise avec le Christ.
L’intervention de Dieu est intérieure. Ce n’est pas un retour à la terre promise, au pays. Ce peuple qui retourne est un peuple renouvelé. Dieu travaille ainsi dans l’histoire. Toujours avec Dieu, il y a un pas en plus, il y a une surabondance. C’est un peuple recréé, qui vit avec Dieu par la force de l’Esprit.
- Les biens extérieurs, les richesses… La bénédiction extérieure est une conséquence, un fruit du renouvellement intérieur. On peut faire écho au livre de la Genèse : la terre est maudite à cause du péché de l’homme. Si l’homme est renouvelé, la terre sera bénie. On voit le lien spirituel entre l’homme et la nature ; entre l’homme et la terre. On dira : “Ce pays qui était désolé est devenu comme un jardin d’Éden ; les villes qui étaient en ruines, désolées, démolies, sont fortifiées et peuplées.” Le péché et le salut sont en lien avec la terre. L’écologie doit être pensée et comprise d’une manière théologique : en lien avec l’homme et son Salut. Saint Paul dit en Rm 8, 19-23 : « En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps ».
Un homme renouvelé est une bénédiction pour la terre. Jésus dit : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33). Cherchez d’abord le royaume de Dieu…
- Troupeau humain : bêtes consacrés. Comme un troupeau de bêtes consacrées, le troupeau qui remplit Jérusalem lors de ses solennités, les hommes rempliront, comme un troupeau, les villes en ruines. Alors on saura que Je suis le Seigneur». C’est très significatif. La consécration, le fait d’appartenir au Seigneur, exige une transformation intérieure. La consécration est liée à la création nouvelle. On n’appartient pas au Seigneur uniquement de l’extérieur. Il faut que notre cœur soit au Seigneur. Ce cœur a besoin d’être purifié : rien en lui ne doit en dehors du Seigneur ; un cœur rempli de son Esprit. La consécration est un cheminement, un processus continu. On ne s’arrête pas de se consacrer au Seigneur. Comme un troupeau de bêtes consacrées, le troupeau qui remplit Jérusalem lors de ses solennités : Ezéchiel ne désigne pas le nombre uniquement. Il y a un message spirituel : ce sont les moutons du sacrifice : le peuple devient un sacrifice spirituel. Déjà il a pensé le sacerdoce d’une façon spirituelle (les sacrifices ne seront pas abolis). Comment vivre la liturgie ? Activité extérieure ou même les sacrifices maintenant sont intériorisés ? C’est l’homme qui se donne au Seigneur.
Ce texte est au cœur du nouveau testament. La création nouvelle va être reprise dans saint Jean, dans le dialogue de Jésus avec Nicodème : « Nicodème lui dit: «Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il une seconde fois entrer dans le ventre de sa mère et naître?» Jésus répondit: «En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de parents humains est humain et ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Jn 3, 4-6) ; et c’est l’axe principal de la théologie paulinienne : « Ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis, c’est d’être une création nouvelle » (Ga 6, 15).
Le Christ est notre humanité nouvelle : le Christ ressuscité par la force de son Esprit est notre création nouvelle. Être revêtu par le Christ, est le but de notre cheminement.
Cette grande épreuve de l’exil a contribué à cette création nouvelle. Cette souffrance du peuple est à la base de cette vie nouvelle qui est un don de Dieu. L’épreuve a sa place. Est-ce que c’est vrai dans notre vie ? Est-ce que les épreuves contribuent à ce but ultime de notre vie ? « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28) surtout dans les épreuves.
Ce renouvellement est toujours un fruit sûr. Il y a toujours une Pâques après la croix. C’est le fondement de tout changement extérieur : Ezéchiel va parler de la reconstruction de Jérusalem. Tout renouvellement doit avoir son origine de l’intérieur.
C’est le cœur du message d’espérance chez Ezéchiel : l’homme qui accueille de l’intérieur le renouvellement par la force de l’Esprit.
Jour 6_Après-Midi
Les ossements desséchés (Ez 37, 1-14).
01 La main du Seigneur se posa sur moi, par son esprit il m’emporta et me déposa au milieu d’une vallée ; elle était pleine d’ossements. 02 Il me fit circuler parmi eux ; le sol de la vallée en était couvert, et ils étaient tout à fait desséchés. 03 Alors le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? » Je lui répondis : « Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ! »04 Il me dit alors : « Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur : 05 Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces ossements : Je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous vivrez. 06 Je vais mettre sur vous des nerfs, vous couvrir de chair, et vous revêtir de peau ; je vous donnerai l’esprit, et vous vivrez. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur. » 07 Je prophétisai, comme j’en avais reçu l’ordre. Pendant que je prophétisais, il y eut un bruit, puis une violente secousse, et les ossements se rapprochèrent les uns des autres. 08 Je vis qu’ils se couvraient de nerfs, la chair repoussait, la peau les recouvrait, mais il n’y avait pas d’esprit en eux. 09 Le Seigneur me dit alors : « Adresse une prophétie à l’esprit, prophétise, fils d’homme. Dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, esprit ! Souffle sur ces morts, et qu’ils vivent ! » 10 Je prophétisai, comme il m’en avait donné l’ordre, et l’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c’était une armée immense ! 11 Puis le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Car ils disent : “Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !” 12 C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. 13 Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ! 14 Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre. Alors vous saurez que Je suis le Seigneur : j’ai parlé et je le ferai – oracle du Seigneur. »
Ezéchiel a recours souvent aux images pour exprimer son message (Thérèse d’Avila utilise aussi des images : le château intérieur…) Devant ses ossements, Ezéchiel est surpris de leur quantité (La main du Seigneur se posa sur moi, par son esprit il m’emporta et me déposa au milieu d’une vallée ; elle était pleine d’ossements) et de leur sécheresse (ils étaient tout à fait desséchés). Des ossements avec une telle quantité sont un signe de catastrophe : les corps ne sont pas enterrés (selon la morale et la coutume juives, les corps doivent être enterrés. Tobie a risqué sa vie pour enterrer les morts). La vision montre une quantité de corps non enterrés. Il n’y a personne pour les enterrer. C’est une armée exterminée dans une bataille.
Le Seigneur lui pose cette question à Ezéchiel : Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? Un test ou une épreuve ? La réponse du prophète pourrait être comprise comme une certaine intelligence, une fuite de la réponse : Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ! … mais, c’est une réponse de foi et de confiance.
Quel est le message de ces morts ressuscités ?
Durant l’histoire de l’Eglise, nous avons eu plusieurs interprétations : évidemment on parle de la Résurrection (liturgie maronite) comme anticipation du futur (la foi en la résurrection devient ferme) ; on parle de la Résurrection comme conversion (le péché est une mort spirituelle. La Parole du prophète va donner vie) ; mais, le contexte nous donne une autre interprétation plus conforme : la mort est plutôt le désespoir (« Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Car ils disent : “Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !”) C’est une armée qui vit une défaite morale assez dangereuse qu’une défaite concrète : une armée sans courage est une armée morte. Le désespoir de son peuple est reconnu comme un handicap.
Il y a plusieurs causes de ce désespoir : la catastrophe : le pays est détruit, le temple est détruit… ainsi que toutes les déceptions de ce peuple à cause des faux espoirs, des alliances avec les puissances voisines et surtout les faux prophètes qui ont annoncé que Jérusalem ne va pas être détruite : il s’agit d’une déception religieuse. Ils sont déçus de Dieu. (Même aujourd’hui, nous entendons des fausses prophéties). Il y a la déception vis-à-vis des chefs politiques et religieux.
La parole du prophète doit être une Parole de Dieu, basée sur le discernement.
Cette vision est d’abord pour le prophète. Le peuple ne l’a pas vue. Après cette vision, le message est au peuple : C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ! La vision affermit le prophète dans l’espérance pour qu’il puisse la porter aux autres. Cette espérance demande de lui un engagement. Il a un rôle à jouer, une mission dans la résurrection de son peuple par l’intermédiaire de sa parole prophétique. Quelle tâche ! Cette vision le fortifie dans l’espérance. S’il n’est pas ferme, il ne pourra jamais aider les autres.
Message très important pour les responsables et les témoins : qu’eux-mêmes vivent l’espérance. (Parfois, nous sommes des prophètes de malheur).
Il faut lire le message de l’espérance dans le temps convenable, le temps choisi par Dieu ; sinon, c’est une fausse prophétie. Les prophètes ont annoncé un genre d’espérance. Le temps de Dieu est très important. Après toute cette démarche avec le peuple, Ezéchiel annonce l’espérance. Le peuple est dans la pauvreté totale. (Si on l’applique à notre situation, on est où ? le peuple est peut-être dans le désespoir et les responsables ?…).
La prédication de la conversion n’a pas donné beaucoup de fruits. Mais, maintenant, la prédication du prophète va jouer un rôle : elle va être efficace. Elle va donner des fruits. Si nous la méditons dans le réel : c’est un long cheminement avec ce peuple pour le faire sortir du désespoir vers l’espérance réelle. Il y a une patience, une éducation. Il y a la puissance de Dieu qui agit à travers la parole du prophète. C’est à travers sa parole que l’Esprit est entré dans les ossements. Il y a une synergie dans la mission. C’est l’Esprit qui vivifie, qui donne la vie.
Ce peuple va faire la même expérience du prophète lors de sa vocation : ils se dressèrent sur leurs pieds, ils se mettent debout… c’était la première expérience d’Ezéchiel… On voit la préparation du prophète en fonction de la mission. Ezéchiel a fait l’expérience de l’Esprit qui fortifie. Lors de sa vocation, Ezéchiel était pareil au peuple. Maintenant, c’est à travers lui que le peuple va faire cette expérience : il est témoin et missionnaire. Le peuple n’aura pas une vision pareille à celle d’Ezéchiel. C’est à travers le prophète qu’ils vont faire la même expérience.
Nous avons l’expérience des apôtres : ils ont été témoins oculaires de la Résurrection du Christ et ils ont annoncé après le Kérygme. « La vie a été manifestée, et nous l’avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1Jn 1, 2-3). L’Esprit est toujours actif dans cette transmission. L’espérance est fondée sur une expérience, sur la vérité, sur la volonté de Dieu. Le résultat : ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c’était une armée immense ! Un peuple devenu debout, prêt à retourner. C’est un long cheminement de préparation. Et là le prophète va réussir. Sa mission va porter des fruits.
Ce message d’espérance va donner la vie et va unifier ces ossements dispersés. Le désespoir écrase, disperse. L’espérance unifie. C’est un peuple unifié après ce message. L’espérance est un but, une cause, une mission pour laquelle on vit, on s’engage, on combat. La prédication va unifier ce peuple dispersé. Il y a union lorsqu’il y a une mission : nous regardons vers un seul but. Le but est donné dans une mission. Lorsqu’on parle d’espérance, pas seulement nos regards sont tournés vers le même but mais vers le Seigneur : c’est une œuvre que seul le Seigneur peut réaliser.
Ce qui unifie ce peuple est l’espérance, le regard tourné vers le Seigneur. Le Seigneur jouera le rôle de pasteur, le leader, le nouveau chef après l’échec de tous les chefs envoyés.
Le désespoir est une mort (aussi dangereux que la mort physique). L’espérance est une résurrection. Nous avons besoin de prophètes d’espérance.
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