Dans sa première lettre, Jean nous dit ces paroles qui résument admirablement le mystère de Noël : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du verbe de vie […] nous vous l’annonçons ». Cet éblouissement ne quittera jamais le disciple bien-aimé (cf. 1 Jean 1, 1-2).
Dieu sort de sa « zone de confort », et répond au cri des hommes : « Montre-nous ton visage, et nous serons sauvés » (Ps 79, 20.
Et si le texte de l’Exode affirmait : « Personne ne peut voir Dieu sans mourir » (Ex 33,20) ce que l’évangéliste Jean confirme : « Nul n’a jamais vu Dieu », (Jean 1, 18) des prophètes avaient laissé entendre qu’un jour Dieu se rendrait visible pour rejoindre la folle espérance de tout homme : « Je veux voir Dieu » (Thérèse d’Avila) ; « de ma chair, je verrai Dieu. Celui que je verrai sera pour moi. Et mon cœur en moi se consume ». (Cf. Job 19, 26)
Alors que d’autres débutent leur récit par la mise au monde de Jésus à Bethleem, Jean commence par sa naissance d’avant le temps, dans le sein du Père, pour finir par annoncer que le Verbe, Dieu lui-même, s’est fait chair et est venu dresser sa tente parmi nous.
Pour ébaucher cette naissance éternelle, il a recours à une image originale. Il parle d’un fils unique qui était tourné vers le sein de son Père, incliné sur la poitrine de son Père, le Fils se blottissant pour ainsi dire tout contre le Père.
Où l’évangéliste a-t-il trouvé cette image ? Simplement dans sa propre expérience.
Si nous voulons être quelque peu saisis par le mystère qui se donne aujourd’hui, ne nous faut-il pas découvrir que la place de Jean est aussi la nôtre, comme un jour la place de Jésus le sera également. Un jour, nous reposerons avec lui sur le sein du Père.
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