Qui es-tu ? Les prêtres et les lévites interrogent celui qui les surprend. L’Evangéliste Jean ne nous dit rien de cet homme qui pose question aux autorités juives. La mémoire des synoptiques compense, pour le lecteur que nous sommes, mais tenons-nous-en à notre évangéliste.
La suite du récit montre que prêtres et lévites cherchent à faire coïncider « l’homme qui surprend » avec les Écritures. Incarnes-tu le Messie, répondant ainsi à l’attente séculaire de notre peuple ? « Non, je ne suis pas le Messie ». Faut-il voir en toi Elie, avec son retour annonciateur du « jour du Seigneur » ? (Ml 3, 23) : « Non, je ne le suis pas ». Troisième hypothèse qui vient clore les possibilités : es-tu le prophète annoncé par Moïse pour la fin des temps (Dt 18, 14-18) ? « Non… ». Si l’Ecriture ne nous dit pas qui tu es, alors, que dis-tu de toi-même ? Et subtilement, la réponse renvoie prêtres et lévites … à l’Ecriture, mais toute l’Ecriture ! « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur. (Is 40, 3).
Si nous campons sur nos certitudes, fussent-elles fondées sur la Parole (Pourquoi baptises-tu, si tu n’es aucune de ces figures bibliques ?) il n’y a plus de brèche ouverte pour l’attente et l’accueil de l’Autre qui « se tient au milieu de nous et que nous ne connaissons pas ».
« Hier comme aujourd’hui, Jean le Baptiste nous appelle à être attentifs à la voix et la présence discrète de Jésus, qui nous invite à lui faire confiance et à devenir son ami. Nous sommes appelés à être de doux disciples de l’Agneau, non des êtres de pouvoir » (Jean Vanier).
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