EN DESSOUS
Les grands sages et savants de Jérusalem, la ville sainte de Palestine, envoient des émissaires – prêtres, représentants de la Loi, et Pharisiens – jusque dans le désert de Jordanie, sur l’autre rive du Jourdain où Jean, l’envoyé de Dieu, baptise. Celui-ci prépare les chemins du Seigneur, en appelant à la conversion, tous ceux qui viennent à lui.
Pour quels motifs et quelles raisons, leur curiosité les fait-elle se déplacer et rejoindre Jean jusque dans son désert ? Le nombre de baptisés qui reviennent à la capitale ? Ce qui se colporte de rumeurs à propos de cet homme vêtu de peau de bête, se nourrissant de sauterelles et de miel ? Ils doivent vérifier par eux-mêmes de ce qui se dit et se vit autour de ce nouveau prophète.
Jean n’est pas un sauvage, il répond à la sainte délégation officielle. Et l’interrogatoire commence comme un grand effeuillage, où nos savants vont de déconvenue en déconvenue : non ! il n’est pas le Messie ; non ! il n’est pas Élie ; non !, il n’est pas prophète.
Cette déconstruction place nos savants perplexes devant l’unicité et la singularité de Jean. À la question de son identité, il répond comme en énigme. Il n’est pas le Verbe, il est la voix – un cran en dessous de Jésus. Il dit la Parole de Dieu, mais il n’est pas la Parole. Jean est un son, celui qui crie, il est celui qui se tient, en grand intercesseur des hommes de son temps. Sans artifice, son lieu est le désert, où chacun est ramené à son essentiel et à son désir du Dieu.
À la dernière question des Pharisiens, Jean lève enfin le voile, non pas sur lui mais sur quelqu’un d’autre : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Quelqu’un se tient derrière l’humble précurseur, indigne du geste même de l’esclave de délier la courroie de sa sandale.
Oui! Dieu prépare sa venue, mais Dieu se tient caché au milieu de ceux qui arrivent en experts, sans s’être interrogés pour eux-mêmes et sur eux-mêmes de la présence de Jean et de sa mission. En ce jour, que l’humilité et la franchise de Jean nous guident jusqu’à la Présence de Celui qui vient nous révéler la tendresse du Père.
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