Avec son doigt pointé, Jean-Baptiste nous invite à tourner notre regard vers Jésus. Sans doute est-ce ainsi que certains attirent notre attention sur quelque chose ou quelqu’un qui, à première vue ne nous disait rien mais recelait un trésor.
Souvent, nos yeux de chair entr’aperçoivent l’apparence des personnes et des choses, sans pressentir la beauté dissimulée par ce qui brille trop et qui capte toute notre attention.
Les Jean-Baptiste de nos vies nous invitent à chercher au-delà des apparences, à forcer notre regard pour percevoir et sonder la profondeur des êtres et des événements. Dans cet effort, la grâce croise notre détermination et oriente notre liberté qui se livre et s’engage, et nous pouvons sentir l’Esprit qui fait vibrer ce qui d’abord ne nous disait rien. Alors, le visage contemplé, l’événement considéré, deviennent paroles qui brûlent le cœur.
N’est-ce pas une singulière aventure qui nous propulse au creux de notre propre mystère et nous abouche, nous accorde à celui de l’autre ? Une vie nouvelle jaillit de nos étonnements.
Et qui est-il donc cet homme entrevu qui redonne vie, qui porte avec nous misères, angoisses, pauvretés ? Où le chercher ? Comment le trouver ?
« […] il faut consentir à rester pauvre et sans force. […] Le véritable pauvre, où le trouver ? Il faut le chercher bien loin » […], c’est-à-dire dans la bassesse, dans le néant… Ah ! restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher, si loin que nous soyons, il nous transformera en flammes d’amour… […] C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour… » Thérèse de Lisieux LT 197
Un commentaire
« VOICI L’AGNEAU DE DIEU, QUI ENLÈVE LE PÉCHÉ DU MONDE … L’HOMME QUI VIENT DERRIÈRE MOI EST PASSÉ DEVANT MOI, CAR AVANT MOI IL ÉTAIT. ET MOI, JE NE LE CONNAISSAIS PAS (Jn 1, 29-34). Tout ce qui attire ou retient notre regard, nous captive toujours par quelque chose. Et lorsque le regard s’arrête sur ce qui nous attire, un dialogue s’établit, et ainsi, l’Homme peut davantage découvrir la richesse intérieure de tout ce qui se donne à voir. En voyant JÉSUS venir à lui, JEAN BAPTISTE voit en LUI l’Agneau de DIEU, qui enlève le péché du monde. Or, ceci n’est qu’une première indication de toute la richesse qui se cache derrière la personne de JÉSUS. D’ailleurs, JEAN avoue qu’il ne le connaissait pas, preuve que DIEU est une richesse insondable, que l’Homme ne peut connaître ni découvrir du premier regard. IL se donne en se voilant, afin de susciter toujours notre attention et nous inciter davantage à la recherche. Pour mieux connaître DIEU, il faut s’y approcher, par la foi, et non pas seulement par l’intelligence ou la raison. Il faut faire sa propre expérience personnelle. Ainsi, la confession de notre ignorance devient le point de départ d’une véritable recherche, motivée par la foi, l’espérance et la confiance. Et DIEU se révèle toujours à tous ceux qui le cherchent d’un cœur sincère, dans l’humilité, la pureté d’intention et la persévérance. De plus, DIEU nous précède toujours sur les chemins où IL se donne à connaître, c’est-à-dire qu’avant de LE connaître, LUI le premier nous a déjà connu. Car, avant nous, IL était. Cette présence antérieure et réellement agissante, nous appelle ainsi à dépasser le visible, pour contempler l’invisible, contempler le Verbe qui était depuis le commencement de la création du monde. Ainsi, DIEU est avant nous, afin que le cœur qui entreprend la recherche, ne soit pas dispersé ou distrait par d’autres voix corrompues, mais ait toujours une orientation précise, dans la rencontre avec CELUI qui délivre l’Homme de la misère du péché, la source de toute vie et de tout amour. Avant nous, DIEU est, afin de se constituer comme la boussole, l’horizon de toutes nos actions, mais aussi le début d’une histoire humaine, qui a comme fin, le Salut de tous. Bon dimanche de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua