Métamorphoses
Jean dit à André et un autre disciple : « Voici l’Agneau de Dieu » (v.36). Ceux-ci l’appellent « Rabbi » – ce qui veut dire : Maître (v.38). Mais, quand ils parlent de lui à Simon, ils le confessent comme « Messie » (v.41).
Dans une simultanéité surprenante pour le lecteur, Jésus passe en cinq versets à trois nominations différentes et graduées (de l’Agneau, au Maître, puis au Messie). Comment cette métamorphose a-t-elle été possible ? Quelle révélation ou lumière, les disciples, ont-ils reçu en ce temps, somme toute, si court ?
La clé de ces transformations semble être la présence même de Jésus.
- À la question de Jésus : « que cherchez-vous » (v.38), ils lui répondent « Maître », le sollicitant comme celui qui les guidera et les enseignera.
- Mais c’est à son invitation de venir et voir où il demeure que leurs destins se scellent à celui du Maître pour n’en faire qu’un, et l’évangéliste de noter l’heure exacte du rendez-vous et de leur retournement. « C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi) » (v.39), c’est-à-dire l’heure de l’accomplissement.
- Et « ils restèrent auprès de lui ce jour-là ». La demeure est au cœur de leur nouvelle vie. Le Fils qui demeurait dans le sein du Père, les introduit en sa personne à l’inhabitation trinitaire.
Juste après son Prologue (hymne à l’Incarnation), Jean nous introduit dans la dynamique de la suivance et de l’être disciple. Nous assistons, en direct, à la naissance de la première communauté autour de Jésus. Ce n’est donc pas Jésus qui change, mais la perception que ses futurs disciples ont eu de lui pour un nouvel être ensemble, un « demeurer » avec lui toujours en route et en ouverture.
Entendrons-nous son « Suis-moi » ?
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