Le chemin de Nathanaël (Barthelemy) à la suite du Christ est pour le moins singulier. D’emblée, il est invité à poser un acte de foi, foi en la parole d’un autre qui peut l’ouvrir au Tout Autre.
« Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l’avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. » (V. 45). Entre le Messie des Écritures et cet inconnu fils de Joseph, de Nazareth, l’écart est immense ! Comment croire ? Le réflexe de Nathanaël (si souvent le nôtre) est de recourir à ses propres certitudes, à sa raison humaine : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?» (V, 46). Philippe insiste : « Viens et vois ». Opérer un déplacement donc, et voir, autrement peut-être. Mais le regard de Jésus précède celui de Nathanaël, cet Israélite sans détours dont Jésus relève la franchise. « D’où me connais-tu ?» (V 48). Nathanaël n’a pas encore quitté le terrain de ses raisonnements pour celui de la foi. « Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». Nathanaël reprit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ». (V 49). Acte de foi ou résultante de l’assurance d’avoir été vu sous le figuier ? Le texte laisse un doute et Jésus lui-même ne semble pas dupe. « Parce que je t’ai dit : Je t’ai vu sous le figuier, tu crois ! Tu verras mieux encore. » (V. 50). Qu’expérimente Nathanaël qui soit promis à « mieux encore » ? D’entendre, de la bouche de Jésus, ce qu’est le regard de Dieu lui-même, afin de croire… ?
Viens, Nathanaël, sous l’arbre de la Croix. Quand Il sera élevé de terre, ce Jésus, fils de Joseph de Nazareth, tu verras « le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (V. 51)
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