Lazare était à bout de forces, et ses sœurs avaient fait appeler leur ami Jésus. Sans doute espéraient-elles secrètement qu’il soit le rempart qui protège leur frère de la mort. Mais l’amitié, même la plus profonde, ne permet jamais de faire l’économie du « devoir mourir » qui marque de son sceau tout être vivant.
Toujours, nous sommes et serons confrontés à la réalité de nos corps vulnérables, faillibles, suspendus au temps qui décrétera tôt ou tard son obsolescence [1]. Nous avons un corps qui nous contraint tout au long de notre vie et, au final, nous contraint à la mort [2].
Lazare est mort quand Jésus retrouve ses sœurs. Il vient les réconforter, partager leur tristesse. Il entend le cri de l’espérance déçue de Marthe. Le dialogue s’instaure alors de blessure à présence et prière. « Si tu avais été là ! » « Mon frère ne serait pas mort ! » « Ton frère se relèvera »
Tout se joue dans la confiance que l’on met dans la présence de Jésus. « Qui me fait confiance (v. 25), « tout vivant qui me fait confiance (v. 26) ne mourra jamais. » « Oui Seigneur, moi je fais confiance » répond Marthe. Et elle confesse qui elle reconnait en Jésus. Non un magicien, mais le Fils de Dieu venu dans le monde pour marcher aux pas des hommes, être l’un d’eux et les accompagner dans leur vocation d’aimés et d’espérés, d’attendus au cœur de (ce) qui l’unit au Père et à ses frères, de toujours à toujours.
Tu es là, Seigneur, partout où nous sommes et où nous en sommes. Tu es frère et ami.
[1] Cf. Marion Muller-Colard
[1] Ibid.
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