Après avoir été les témoins heureux du triomphe de la mort sur la vie, beaucoup crurent en Jésus. Mais certains êtres se sentent menacés dans leur pouvoir et leur influence, quand la lumière se pose sur un autre qu’eux. La jalousie et la violence se mettent en route ! Voici (re)venu le temps des complots vécus dans le secret de l’obscur. Sous couvert de bonne intention, « on » colporte ce qui pourrait égratigner le pouvoir des autorités. Redoutaient-elles que Jésus ne suscite la rébellion parmi le peuple, et une réaction sévère de la part des Romains ? Jusqu’où cette crainte était-elle sincère ?
Cependant l’évangéliste ne se focalise pas d’abord sur cela. Voici que, tel Joseph relisant ce qui lui était arrivé dans un projet de salut – « Le mal que vous aviez dessein de me faire, le dessein de Dieu l’a tourné en bien, afin d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui : sauver la vie à un peuple nombreux » Genèse 50, 20 – il interprète les paroles prononcées par le grand-prêtre à la lumière de la vocation prophétique de celui-ci. Se faisant, il énonce la profondeur du don de Celui qui va être livré aux mains des hommes. Caïphe dit : « Vous ne vous dites pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, plutôt que toute la nation soit détruite ! » « Il prophétise que Jésus doit mourir pour la nation. Et pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu qui ont été dispersés. »[1]
Jésus n’ignorait pas la décision qui allait être prise et s’éloigne dans un lieu désert. Ce sera pour revenir librement à Jérusalem, à l’heure où il mettra le comble à son amour.
Mission nous est donnée de relire sa vie et la nôtre à l’aune d’un amour qui ne cesse de se donner sans mesure.
[1] Dans les beaux jours de la vie religieuse en Israël, le souverain sacrificateur était censé posséder le don de prophétiser (Exode 28.30 ; Nombres 27.21 ; Deutéronome 33.8) Est-ce qu’en ce moment l’Esprit de Dieu ne renouvelle-t-il pas en Caïphe ce don depuis longtemps disparu ?
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