Jean 12, 1-11

« Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! » (Jn 12, 1-11)
PARFUM DE FOI
Dans la tourmente des derniers jours, avant la Passion du Christ, juste six jours avant la Pâque, avec Judas « le voleur » comme compagnon qui ne comprend rien de ce qui se dit et se vit ; et sous la double menace de mort des grands prêtres, alors que l’étau se resserre sur l’innocent,… une halte de paix et d’amitié a lieu à Béthanie.
C’est un repas donné en l’honneur de Jésus. 
Marie, sœur de Marthe et de Lazare, pose un geste de folie, tout à la fois de service et de soin, un geste doublement prémonitoire car bien avant le lavement des pieds de Jésus à ses disciples, et bien avant le temps de l’embaumement du corps crucifié (qui n’aura jamais lieu).
En fait, il y a beaucoup plus qu’une halte ou un temps de convivialité. Car, en nous balisant le chemin de l’absence de traces embaumées, Marie nous fait entrer dans un chemin de foi, exactement comme le fait Jésus ressuscité disparaissant aux yeux des disciples d’Emmaüs à la fraction du pain. Marie construit un pont entre l’absence et la présence de celui qui va bientôt devenir invisible aux yeux de ses contemporains amis ou ennemis : « mais moi, vous ne m’aurez pas toujours » (v.08).
En prenant soin du corps vivant, elle le fait dépasser la mort. Par son geste et le don de sa personne (le coût du parfum, sa prosternation et l’essuyage avec ses cheveux) le corps du Christ est éternellement vivant. Le parfum qui remplit toute la maison (v.03), c’est déjà la Bonne Nouvelle qui commence son œuvre de Résurrection.
« Délice, l’odeur de tes parfums ; ton nom, un parfum qui s’épanche » (Ct 1,3).

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