La maison de Béthanie, dans laquelle nous entrons aujourd’hui est le lieu de l’amitié retrouvée : Marthe, Marie, Lazare que Jésus a ressuscité, de nombreux convives et Jésus attirent une foule de juifs curieux, et nous y sommes aussi invités. Mais, sur cette maison en fête plane un vent de mort par la présence de Judas et des grands prêtres.
Il se joue autour de ce repas fraternel un combat entre la foi et la suspicion, la gratuité du don et le calcul, la vie retrouvée et le meurtre.
Marthe, comme à son habitude est au service de Jésus et des convives, Lazare demeure avec Jésus, et Marie fait un don sans mesure, destiné à Jésus, et à tous ceux qui sont dans la maison puisque la senteur du parfum se répand.
A travers les visages de Marthe, Marie et Lazare, la figure du croyant qui nous est dessinée. Croire n’est-ce pas se tenir par amour auprès de Jésus, en sa compagnie comme Lazare, le servir en servant ses frères comme Marthe, et répondre à son amour par le don fou de notre amour ? L’amour est gratuit, il ne calcule pas, il se dispense et ne regarde pas à ce qui se perd ; le vase se brise et l’amour se répand pour tous.
En face de ceux qui croient se tiennent ceux qui refusent, comptent, calculent, jugent et préméditent le mal, le double meurtre, en vue de briser les relations de tous au Seul qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Ces deux mouvements s’affrontent en nous … Resterons-nous enfermés dans nos lenteurs, dans nos calculs, dans nos suspicions et nos peurs ? Ou prendrons-nous le risque de briser le vase de nos vies pour donner à tous, sans compter, sans trier, sans calculer, l’amour et la vie reçus de Jésus Christ ?