« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jn 12, 24).
Jésus nous apprend, par son exemple de kénose, que notre vie ne nous appartient pas, qu’elle est un don de Dieu. Et ce don n’est pas pour le conserver pour soi, mais pour le partager avec d’autres, enfin pour le redonner totalement à Celui qui peut nous faire produire des fruits de vie. En tout, nulle vie féconde n’est possible qu’après une mort à soi, et ceci dans les petites choses comme dans les grandes. La logique de l’Amour Crucifié c’est de perdre pour gagner, à l’encontre de la logique du monde qui cherche toujours à posséder, personnes et choses, et ne peut supporter de perdre…
« L’amour naturel veut voir l’être aimé pour soi, et autant que possible le posséder sans partage. Le Christ est venu pour ramener au Père l’humanité égarée ; or qui aime de Son amour veut les hommes pour Dieu et non pour lui-même. Tel est d’ailleurs le plus sûr moyen de le posséder pour toujours, car si nous avons confié un homme à la garde de Dieu, nous sommes en lui un en Dieu; alors que la soif de posséder conduit souvent – en fait tôt ou tard- à tout perdre. Ceci vaut pour l’âme d’autrui comme pour la nôtre, comme pour tout bien extérieur. Qui veut s’enrichir et conserver dans le monde, perdra. Qui abandonne à Dieu, l’emportera ».
• La Crèche et la Croix (1941), Edith Stein, éd. Ad Solem Éditions S.A., 2007 p. 27
Un commentaire
Ce passage m’inspire particulièrement et j’avais envie de partager avançons pas à pas
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé- – -tombé pas semé, ce n’est pas sans rappeler la chute- en terre- lieu où l’on vit d’abord selon la chair- – -ne meurt pas,
il reste seul ; – – – l’ego reste seul car pas en rapport avec le symbolique ou la cause efficiente, JC le fondement en dehors duquel personne ne peut en poser d’autre (1Co 3,11)
mais s’il meurt,- – -cad s’il traverse, passe ( pâque) d’une rive à l’autre, de la terre d’esclavage au pays de la liberté, du lieu où l’on vit selon la chair au lieu où l’on vit selon l’esprit- – –
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie- – – selon la chair- – -la perd ;
qui s’en détache – – – détacher pour nuancer et préciser ce que l’on entend réellement par perdre ou mourir -en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur- – – toujours la même planète mais plus la même terre, une terre transformée en ciel – – –
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera- – -Timao en grec : Estimer, fixer la valeur
pour la valeur de quelque chose qui nous appartient, ce qui renvoit à la parabole de la vigne et du vigneron »