Épilogue du « Livre des Signes » en St Jean, il faut entendre ici le « cri » (V.44) de Jésus, comme un dernier
« soupir enamouré » avant « l’Heure » qui déjà se profile. Un cri anticipant cet autre cri sur la croix : « j’ai soif ».
N’est-ce pas, venue du fond de ses entrailles de miséricorde, une ultime tentative de mettre en lumière l’essentiel de sa mission reçue du Père et d’appeler encore et encore l’humanité à s’ouvrir à l’Amour sauveur !
« Moi, Lumière, je suis venu au monde pour que quiconque adhère à moi ne reste pas dans les ténèbres ».
« Non, je ne viens pas pour juger l’univers, mais pour sauver l’univers ».(1)
Un salut offert qui en appelle à notre liberté « d’adhérer » à sa parole , sa personne, Unique Parole et Visage du Père. (V.44-45)
« Le regarder humanisé » (2), reconnaître en Lui le « Dieu que nul n’a jamais vu et qu’Il nous a dévoilé » (1,18)
« Voici l’Homme » (19,5) dira bientôt Pilate en présentant au peuple en délire Celui dont
« L’apparence n’était plus celle d’un homme, et l’aspect plus celui des fils d’Adam ». (Is.52, 14)
Traversant la mort, la Lumière Éternelle nous arrache à nos ténèbres, nous, et à travers nous l’Univers entier.
Une traversée qui demeure en la chair du « premier né d’une multitude de frères ». ( Rom. 8,29)
Même pour les disciples « tout à la joie » de l’expérience du Ressuscité, mais « n’osant encore y croire », le chemin du « croire sans voir » passe par la contemplation de ses mains et de son côté. N’est-ce pas aux traces de son inconditionnel Amour puisé jusqu’au bout en celui du Père, que nous sommes invités aujourd’hui encore à le reconnaître en nos vies, en notre monde ? Là nous contemplons, « à l’obscur », la Face de Dieu.
« Celui qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé »
Voir dans les plaies de notre humanité, et les nôtres, le lieu où Christ Mort et Ressuscité, nous arrachant au pouvoir des ténèbres et de la mort, fait briller la Lumière de la Vie. Croire, n’est-ce pas laisser le Souffle du Ressuscité nous inspirer son regard, ses gestes, ses paroles, ses manières d’être Fils du Père et frères des humains ?
Dans la joie pascale, soyons avec les premiers témoins et tous ceux d’aujourd’hui, au rendez-vous du « croire ».
« Car le Dieu qui a dit: que la lumière brille au milieu des ténèbres, c’est lui-même qui a brillé dans nos cœurs
pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ.» (2 Cor 4,7)
(1) Trad. Chouraqui
(2) Jn de la + II M 22
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