DIEU EST AMOUR
Jésus, bouleversé en son esprit, assume le chemin de l’amour total, sur une ligne de crête, entre le don de l’amour oblatif du service — qu’il vient de leur manifester en lavant les pieds de chacun de ses disciples —, et son amour trahi. En son humanité, bouleversé, il ne cesse de croire aux hommes, à ses amis, malgré leur lâcheté, leur abandon, leur trahison et leur reniement. Malgré tout cela, aucun sentiment de revanche, de lamentation, ni de vengeance ne vient assombrir son cœur. Il leur ouvre un avenir de pardon et de réconciliation en leur donnant le commandement suprême :
« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (v. 34-35).
Il les plonge au cœur du mystère de l’amour (impossible pour les hommes) et de sa personne : « DEUS CARITAS EST ! ». Dieu est amour, en se donnant, il ne donne que l’amour. Et pour aimer, pour s’aimer, ils devront puiser à la Source de cet amour, rester greffés à sa personne divine pour laisser l’Esprit aimer en eux, évangéliser leurs sombres profondeurs, et traverser la nuit : « Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit » (v.30).
Jésus sait ses « petits-enfants » faibles et perfectibles, en chemin de conversion, en chemin vers Dieu, en chemin sur le chemin de l’Amour… en cette nuit qui commence et qui sera déchirée par la lumière jaillie du tombeau, le dimanche de Pâque.
Oui ! Alors, seulement, après cette traversée de la nuit à l’aube, ils deviendront vraiment ses disciples. Ils deviendront ses disciples quand ils auront appris la destination suprême de l’envoyé venu sauver tous les hommes : le Père, l’Amour :
« Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard » (v.36).
C’est ce chemin que nous empruntons, avec toute l’Église universelle fondée sur la foi des Douze. En cette semaine sainte, osons traverser nos propres lâchetés et reniements sur le chemin de la confiance et du pardon, les yeux fixés sur le but : l’Amour trinitaire — par le don du Fils — répandu pour la multitude.
Un commentaire