Jésus adresse ce discours à ses disciples à l’heure où Il passait de ce monde à son Père.
En effet, il s’agit de l’apogée de notre humanité : le Fils qui est descendu seul du sein du Père, retourne chez Lui, chargé de ses frères, chargé de chacun de nous. Il nous fait entrer au cœur de sa relation même avec le Père. Il nous ouvre à une réalité qui tend notre être vers « le ciel », vers ce lieu le plus profond en nous, vers cette demeure de Dieu en nous.
Aimer, est la clé d’entrée. C’est ce chemin qui donne sens aux commandements et revivifie « nos ossements desséchés ». C’est cet Amour concrétisé par la garde de la Parole qui nous révèle notre propre identité : des fils dans le Fils par la force de l’Esprit qui nous convoque à un « aggiornamento » à faire chaque jour. Nous sommes l’être de Dieu (LG 7) même dans nos échecs à observer ses commandements et nos hésitations à lui donner tout l’espace qu’il veut bien prendre en nous.
Cette réalité épouse notre humanité, notre réel et nous pousse à demeurer dans le silence du cœur, méditant jour et nuit la loi du Seigneur, attentifs aux visites de l’Esprit, cet Esprit créateur qui fait toute chose nouvelle même au milieu de nos misères et nos obscurités.
Avec Elisabeth de la Trinité, nous prions la Trinité pour que nous soyons des êtres habités par Dieu, mus par l’Esprit et envoyés à compléter dans notre chair, là où nous sommes la mission du Fils :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice ».
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