« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole »
La Bible est une histoire d’amour, une histoire d’Alliance entre Dieu et l’Humain, une histoire continuellement appuyée sur la garde de la Parole. La clé est de garder la Parole pour grandir en cet amour.
Tout commence avec la création où la Parole est première : Dieu s’exprime par une Parole performatrice, qui fait ce qu’elle dit. Puis l’homme, créé dans la parole, fait l’expérience douloureuse de l’apprentissage de la parole en fraternité : parler à l’autre jaloux avec Caïn et Abel, croire en la parole avec Esaü et Jacob, offrir une parole de pardon avec Joseph et ses frères. Ce mouvement relève d’un apprentissage sous le regard du Père.
Et l’Esprit n’eut de cesse d’inspirer les prophètes. Élie, le prophète brulait d’un zèle jaloux pour le Seigneur, pour écouter sa Parole, même livrée au plus discret (une brise légère). Avec lui, les prophètes comme Jérémie en étaient tellement épris : « Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire » (Jr 20,7). Gouter la Parole, gouter à l’amour de Dieu mène sur un chemin de non-retour car le cœur est pris. Ce même prophète Jérémie le dira : « Je me disais : Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom ; mais c’était en mon cœur comme un feu dévorant ». Bruler d’amour pour Dieu, bruler d’amour pour sa Parole….
La Parole s’est faite chair, humanité, et aujourd’hui elle nous est personnellement adressée pour écrire notre 5e évangile, l’histoire d’amour de Dieu avec chacun d’entre nous. Comme pour ceux de l’Ancien Testament, nous avons vocation à cette Parole, à cette communion : habités par la Parole, habités de l’Esprit, nous sommes le Temple de Dieu, dans la Communion avec Dieu et nos frères.
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CELUI QUI REÇOIT MES COMMANDEMENTS ET LES GARDE, C’EST CELUI-LÀ QUI M’AIME ; ET CELUI QUI M’AIME SERA AIMÉ DE MON PÈRE ; MOI AUSSI, JE L’AIMERAI, ET JE ME MANIFESTERAI À LUI (Jn 14, 21-26). L’amour est un acte libre qui se laisse attirer par ce que notre cœur désire. Et cette attirance suscite un geste d’ouverture et d’accueil, de don et de réception. En recevant, l’Homme s’enrichit, tout comme en donnant, il enrichit l’autre. S’enrichir c’est recevoir plus que ce qu’on a, c’est-à-dire excéder dans l’avoir. Nous acceptons recevoir justement, parce que ce qui nous est proposé vaut pour nous et nous est utile, d’une certaine manière. L’amour oriente donc le cœur vers ce qui est utile, agréable, sublime, enrichissant et motif de croissance. C’est aussi en cela que nous aimons DIEU : quand nous recevons et gardons ses commandements. Or, nous ne les gardons qu’en les vivant au quotidien. Le commandement divin est une sorte de richesse qui se déploie au fur et à mesure qu’il s’accueille et qu’il se vit. Et celui qui aime les commandements de DIEU et les met en pratique, au travers de sa vie de tous les jours, fait ainsi l’expérience concrète de DIEU. Car, DIEU s’identifie à sa Parole, IL est ce que ses commandements reflètent : amour, justice, pardon, respect, charité, miséricorde. Plus exactement, DIEU se manifeste à nous à travers le vécu de sa Parole et de ses commandements. Donc, c’est dans la mise en pratique des enseignements divins, que l’Homme contemple le visage de DIEU et le rend présent dans sa vie et dans son quotidien. Ce qui pouvait ainsi nous sembler difficile à respecter devient par le fait même ce qui nous ouvre à la perfection, à la relation à DIEU et au Salut. C’est pourquoi, l’amour envers DIEU ne se perd jamais. Il est plutôt dynamique, poussé par un élan de foi, de croissance. Car, aimer DIEU c’est s’attirer à soi ses grâces, vu qu’IL se manifeste LUI-MÊME à tous ceux qui l’aiment, c’est-à-dire qui gardent fidèlement sa Parole ; une Parole qui transforme les cœurs, suscite l’espérance et maintient vive la foi. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
SI QUELQU’UN M’AIME, IL GARDERA MA PAROLE ; MON PÈRE L’AIMERA, NOUS VIENDRONS VERS LUI ET, CHEZ LUI, NOUS NOUS FERONS UNE DEMEURE (Jn 14, 21-26). Entre le ‘’dire’’ et le ‘’faire’’, l’amour embrasse les deux aspects. Aimer c’est agir ; et l’agir a des répercussions sur nous et autour de nous. Aimer DIEU, c’est garder sa Parole, attirer à nous ses grâces et sa présence permanente. Aimer DIEU, c’est ouvrir nos cœurs, pour en faire la demeure divine. Et c’est parce que l’Homme aime DIEU, que DIEU fait tout, pour contribuer à son bien. De même, quand l’amour vrai traverse deux personnes ou l’ensemble des rapports humains, chacun fait de son mieux pour contribuer au bien et au bonheur de tous et de chacun. Car, celui qui aime, cherche le bien de l’autre ; celui qui aime, cherche à comprendre, à créer des espaces de dialogue, d’entente et de correction mutuelle. Celui qui aime garde quelque chose de précieux, qui appartient à l’autre, mais qui nous est aussi utile, pour maintenir la relation. C’est la richesse de la Parole de DIEU qui maintient vive la relation entre DIEU et sa créature. C’est pourquoi l’amour est une richesse qui s’accompagne toujours de signes et de gestes visibles, qui deviennent des empreintes indélébiles sur lesquelles repose la relation. C’est par sa Parole, une Parole performative, qui dit ce qu’elle fait, que DIEU a établi sa demeure parmi les hommes. Et c’est par cette même Parole, qu’IL maintient le monde en éveil permanent. Car, méditer la Parole de DIEU maintient le cœur, l’esprit et l’âme en éveil ; méditer la Parole de DIEU c’est maintenir DIEU Lui-même présent dans nos cœurs et dans nos vies. De même, poser des gestes significatifs et marquants, des signes forts d’amour, dans la relation d’amitié, devient aussi un mode de maintenir vivante une relation. Car, si la foi croît et grandit par habitude et par vécu récurrent, l’amour de même s’accroît lorsqu’il se déploie, non seulement en paroles, mais aussi en actes. Garder la Parole de DIEU devient ainsi un exercice quotidien de méditation et de configuration progressive au CHRIST, et qui ouvre à un agir concret. Bon début de semaine de méditation et de travail