Dans ce texte, Jésus annonce son départ vers le Père et il est évident que cela rend triste les apôtres….
Un ami qui part et quel ami ! Mais ils ne saisissent pas l’enjeu de ce départ.
Ce départ est notre Espérance et notre Paix. Rejoindre son Père, c’est laisser la place à un autre que Lui, Jésus-Christ, c’est nous laisser envahir par l’Esprit Saint, messager et présence du Père et du Fils, socles de notre vie pour chacun de nos pas.
C’est leur présence sûre, précieuse et silencieuse au fond de nos êtres qui nous permet de ne pas donner prise à ce qui brise notre relation avec Lui, avec les autres. Et elle s’enrichit de sa Parole lue, méditée, priée, partagée.
Beau Chemin.
Un commentaire
JE VOUS LAISSE LA PAIX, JE VOUS DONNE MA PAIX ; CE N’EST PAS À LA MANIÈRE DU MONDE QUE JE VOUS LA DONNE. QUE VOTRE CŒUR NE SOIT PAS BOULEVERSÉ NI EFFRAYÉ (Jn 14, 27-31a). Une chose est de désirer la paix, une autre chose est de se mettre réellement à sa quête. Car, le désir ne devient concret que, quand il se matérialise par des actes précis. On peut prétendre rechercher la paix, mais sans en prendre vraiment les moyens. Celui qui désire la paix en se dotant de moyens propices à la guerre ou à la violence, ne recherche pas réellement la paix. Une paix convoitée avec les outils de violence en main ne peut pas être atteinte dans toute son essence ; car la tentation à la domination reste toujours présente. Le chemin de la vraie paix commence par le dépouillement de tout ce qui est lié à la violence, à l’amertume du cœur ou qui pourrait provoquer un quelconque conflit ou ressentiment : armes de toutes formes, volonté de puissance et de domination, paroles blessantes, discriminations et exclusions, ainsi que tout ce qui bouleverse l’ordre naturel du monde et effraye le cœur de l’Homme. La véritable paix, celle qui se transmet réellement, est celle que l’Homme possède dans son cœur. Et l’Homme ne peut donner que ce qu’il a et ce qu’il est. Si nous sommes artisans de paix, nous pourrons transmettre une véritable paix, mais, si nous sommes protagonistes de violence, partisans de conflits, de guerres ou encore habitués des confrontations, il serait difficile que notre cœur communique ou transmette ce qui lui est étranger. Car, la paix est un comportement, un mode d’être, qui se développe, dans le temps, par de multiples expériences de rencontre, de dialogue, de pardon, de charité et d’amour. Et à force de la cultiver au fond de nous, elle finit par devenir pour nous une seconde nature. DIEU nous laisse sa paix, IL nous donne sa paix, mais non pas à la façon du monde. Car, le monde, très souvent, parle de paix en termes de concessions, d’accords ou de pactes entre personnes, États, communautés et autres groupes. Mais, ce qui est appelé à durer longtemps, ne se règle pas simplement sur du papier ou par un simple accord. Il faut se mettre à l’école de la paix. Si cette paix tant désirée, ne s’entretient pas et ne se cultive pas, elle restera toujours fictive, et donc à refaire tout le temps. De plus, quand il s’agit de paix, le temps n’est pas au discours, mais à l’action. La paix véritable que l’on puisse donner à ceux qui sont dans le besoin, noyés dans la guerre et les conflits, est de créer des espaces de dialogue par les paroles et non par le bruit des armes. Et la véritable paix commence donc à se construire quand les cœurs endurcis, orgueilleux et rancuniers acceptent de mettre de côté leurs élans hégémoniques, pour penser et regarder ensemble vers un même horizon. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua