Le discours johannique sur la vigne que nous offre aujourd’hui le temps pascal, trace la trame de notre apostolat. “De même que la sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi” (v. 4b).
Il s’agit de parler d’un type de présence qui tende à incarner, dans l’esprit des Béatitudes, le cœur de notre vocation.
Porter du fruit n’est pas une affaire du soi et pour soi. C’est une participation à la mission même du Fils et de l’Esprit. C’est une entrée quotidienne dans le mystère Pascal :
Nous avons chaque jour à endurer mille morts pour que l’autre, tout autre, vive.
Nous avons chaque jour à être émondés par l’Amour “afin de rayonner davantage du fruit que déjà Dieu a suscité”.
Nous avons chaque jour à devenir une brèche, un passage, à être assez pauvres pour nous laisser étreindre par l’Amour. “Hors de moi, vous ne pouvez rien faire” (v. 5).
Tout cela suppose de cultiver patience, humilité, maîtrise de soi envers nos frères ; il suppose de cultiver prière intense, écoute profonde de Dieu, conversion de cœur, dépassement de soi continuel, cheminement vers l’unité intérieure qui fixe notre cœur en Dieu pour que “pas un de ces petits ne se perde” (Mt 18, 14).
Que Dieu nous donne de demeurer toujours en son Amour, d’être émondés par le feu de son Esprit afin que notre présence rayonne sa Vie en nous et qu’elle soit pour la Gloire du Père et le Salut des frères.
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