Dans ce vignoble, les rôles de chacun sont bien déterminés : le Père est le Vigneron, Jésus la Vigne ou le Cep, et nous sommes les Sarments. L’activité de ce vignoble aussi est bien définie : il faut DEMEURER et PORTER du fruit.
Que fait le sarment ? A une extrémité, il demeure attaché au Cep, à l’autre, il porte d’abord des fleurs au printemps, puis des fruits à l’été. Le sarment laisse passer la sève en lui, il laisse la sève de vie le traverser et produire à travers lui du fruit. Il porte patiemment le fruit jusqu’à la saison. Et une fois venu le temps de la récolte, il consent à laisser cueillir le fruit au bout de son sarment, un fruit bien mûr.
Et si nous étions disciples non en raison des fruits produits et portés, mais par notre art d’un laisser-faire à travers nous, d’une capacité à laisser la vie du Christ nous traverser et vivre en nous ? A l’image de Saint Paul nous pourrons alors dire : Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi (Ga 2, 20).
Le fruit ne vient pas de nous et n’est pas pour nous, il est produit à travers nous, par Celui qui est la source de toute vie, et il est destiné à celui qui le cueillera et s’en nourrira. Il nous revient seulement de demeurer attaché au Cep pour laisser sa vie jaillir au terme de l’émondage et d’une longue maturation. Mais, pour que la vie jaillisse, le mouvement est double : demeurez en moi comme je demeure en vous. Quelle promesse de vie ! Prenons ce risque de la laisser nous traverser sans rien retenir pour nous !
Un commentaire