« À la recherche de Dieu »
Le subtil échange des adjectifs possessifs : passage du « demeurez dans mon amour » (v.9) au « comme moi, […] je demeure dans son amour » (v.10), ainsi que le passage de « ma joie soit en vous » à « votre joie soit parfaite » (v.11) nous interroge sur notre Source intérieure.
Qui habite en nous ? Quelle sorte de joie demeure en nous ? La nôtre, celle du monde, ou celle du Christ (lui-même relié à celle du Père) ? Quel esprit avons-nous choisi ? Celui du monde ou celui de Dieu ?
Jésus, lumière sur notre route, nous donne la clé de la joie parfaite. Elle ne peut être que le rayonnement de la sienne, de celle du Père. C’est ainsi qu’en ricochet nous serons « inhabitation » et « habitation » trinitaire, demeurant dans l’amour comme l’amour lui-même demeure en nous, demeurant dans la joie comme la joie elle-même demeure en nous.
À nous de choisir de demeurer en son amour, suivant son exemple, gardant ses commandements, demeurant en lui, comme lui, depuis le commencement cherche la porte de notre cœur pour demeurer en nous.
Âme tu dois te chercher en Moi,
Et Moi, me chercher en toi. […]
Et Moi, me chercher en toi. […]
Et si par hasard tu ne savais pas
Où me trouver, Moi,
Où me trouver, Moi,
Ne va pas de-ci de-là,
Mais, si tu veux me trouver,
Mais, si tu veux me trouver,
Moi, tu dois Me chercher en toi.
(Thérèse d’Avila, Poesìa « Buscando a Dios »)
Un commentaire
COMME LE PÈRE M’A AIMÉ, MOI AUSSI JE VOUS AI AIMÉS. DEMEUREZ DANS MON AMOUR … JE VOUS AI DIT CELA POUR QUE MA JOIE SOIT EN VOUS, ET QUE VOTRE JOIE SOIT PARFAITE (Jn 15, 9-11). Savoir apprécier la beauté des choses de la vie et de la nature, c’est savoir reconnaître l’ingéniosité et la sagesse de leur CRÉATEUR. Et l’appréciation doit nous ouvrir à la louange et à l’échange. Ce que le Fils a expérimenté et goûté des merveilles de DIEU, IL ne peut manquer de le partager et de transmettre à ceux qui sont auprès de LUI. Ainsi, sa joie devient aussi la nôtre ; la grâce et l’Esprit reçus du Père, passent aussi dans le cœur des disciples. L’Homme s’enrichit dans la mesure où il reçoit de DIEU et des autres. Et cet enrichissement devrait l’ouvrir à une plus grande charité. Comme le Père a aimé le Fils, le Fils aussi a aimé chacun de ceux qui mettent leur espoir en LUI. Tout ce qu’IL a reçu du Père, IL nous l’a fait connaître, comme signe et preuve que l’égoïsme, la cupidité, l’avarice, ne sont pas de son monde. Le Fils a reçu du Père tout pouvoir au ciel et sur la terre ; et c’est ce même héritage qu’IL transmettra à ses disciples, avant de s’élever vers le Père. Car, la mission doit continuer, même après LUI. Tout ce qui est lié au Salut doit être transmis : la grâce, la miséricorde, l’amour, la justice, la charité. Recevoir pour transmettre, accueillir pour donner : tel est la réalité qui fait la beauté de la vie. Mais, pour y recevoir, il faut rester fidèle à DIEU. Comme le Père et le Fils demeurent dans l’unique amour, ainsi le Fils veut associer tous les hommes, afin que tous demeurent dans le même amour. Nous sommes de ce fait contaminé par l’amour de DIEU, un amour qui balaie les distances, supprime les barrières, nous rapproche les uns des autres. Car, pour demeurer dans l’amour de DIEU, il faut déjà se faire proche de LUI, par la foi et l’imitation, l’écoute et le vécu quotidien de sa Parole. Plus encore, demeurer c’est habiter, y établir sa demeure, faire d’un lieu sa maison, y trouver un refuge sûr et privilégié. Nous ne demeurons quelque part que parce que l’accueil à nous réservé a été chaleureux, c’est-à-dire la marque d’affection et de considération à notre égard. Et demeurer en DIEU c’est demeurer à la vraie source de vie, de lumière et de sagesse. Demeurer en DIEU c’est aussi faire un choix, opter pour le chemin divin, vivre de ses commandements. Telle est la clé du véritable bonheur : que la joie du SEIGNEUR soit en nous et que notre joie soit parfaite. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua