Au cœur de notre vie, retentit l’appel du Christ pour nous : « Nul n’a plus grand amour que celui-ci, déposer sa vie pour ses amis » (v. 13).
Voici un appel qui ébranle nos sécurités, nous arrache de nous-mêmes, qui nous fait mourir tous les jours pour vivre en Christ, pour les autres et avec les autres.
Il suscite en nous une « existence neuve », une profondeur mystérieuse qui nous pousse « hors » de nous-mêmes créant une présence puissante et une flamme silencieuse.
Cet appel est une anticipation de la Passion et de la Croix. Il ne s’accomplit pas sans combat, sans kénose, sans dépassement de soi au quotidien. Au cœur de cette traversée, Dieu descend dans notre être pour tout embraser de son amour et briser « notre tombeau » par sa Résurrection.
Seul son anéantissement peut nous convaincre de l’amour fou qu’il a pour nous. Il déchire le voile de notre sanctuaire et fait trembler notre terre, faisant de nous des « mendiants d’amour » et nous appelant silencieusement à la réciprocité de l’amour.
Oui, tout grand amour est nécessairement crucifié ! C’est un amour qui dessine le chemin de notre vocation et nous prend vers l’essentiel devant qui tout tombe et se relativise. C’est un amour qui nous pousse à nous pencher sur le frère, sur ce « corps du Christ souffrant », à envelopper ses blessures, à nous agenouiller devant lui, prêts à mourir mille morts pour qu’il vive !
Que toute la création se taise devant la grandeur et la profondeur de ce mystère…
Un commentaire