JE VOUS AI CHOISIS
Être aimés, être amis du Seigneur, être choisis, être exaucés, etc. : cela ne dépend absolument pas des disciples ni de leurs qualités, ni même de leurs mérites ; d’ailleurs les évangiles nous les montrent si souvent défaillants, peu fiables et pécheurs.
C’est qu’ils sont des hommes en dépendance de leur Seigneur, sous le regard et dans le cœur de Celui-ci qui les aime et les appelle à être avec lui. Leur liberté, c’est leur réponse, leur « oui » à demeurer en l’Amour trinitaire.
Les amis de Jésus dépendent tous, aussi, les uns des autres, par leur fraternité, comme Matthias —que nous fêtons aujourd’hui — remplace Judas dans le collège des Douze, et donc dépend de la disparition de ce dernier. Son nom tiré au sort (Cf. Ac 1,26) c’est encore cette providence divine qui met son nez dans les affaires humaines. Il ne faudrait pas que le poids de sa charge de témoignage et d’annonce soit pas trop pesante, car ce n’est pas lui, mais Dieu qui reste au commande depuis l’appel jusqu’à l’engagement à le suivre.
Il les a choisis… qu’Il s’en débrouille pourrait-on dire !
Bernanos l’écrit avec plus d’élégance, par la bouche de son curé de campagne : « Notre Seigneur avait besoin d’un témoin, et j’ai été choisi, faute de mieux sans doute, ainsi qu’on appelle un passant ».
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