L’Esprit de vérité, Défenseur de la Parole…
Comment garder la parole de Jésus, le Christ-Parole de Dieu, désormais enfoui dans le silence du Père ?
L’Evangile de Jean nous rend attentifs au mouvement de la Parole : « L’Esprit de vérité recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître ».
Qu’elle soit parole vive – proférée par Jésus au temps de sa présence dans la chair – ou Ecriture – déposée dans la mémoire des disciples au temps de son absence – l’une et l’autre s’inaugurent dans la parole première du Père. Une fois posée cette référence inaugurale, il nous est possible de percevoir l’œuvre de l’Esprit en nous.
L’Esprit est dit « de vérité » car il remet en mémoire, il rassemble les paroles et les œuvres multiples de Jésus, dans une cohérence spirituelle ; il interprète les événements passés, les situations présentes ; il illumine et donne de discerner les ouvertures à venir.
L’œuvre de l’Esprit est mémorial et révélation, tout à la fois : « Quand il viendra, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. Ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître ».
Comment notre mémoire est-elle éveillée ? Quelle révélation s’effectue en nous ? L’Esprit est pédagogue, mais plus encore, témoin ! L’Esprit-Paraclet intervient au moment où la Parole se tait, où le Christ, dans sa Pâque, entre dans le silence du Père. La Parole se révèle alors désarmée, nue, sans défense, livrée à notre réception, à notre entier consentement…
Ainsi, l’Esprit, le Défenseur, témoigne de l’événement pascal dans toute sa vérité : il donne à connaître plus que le discours et les œuvres de Jésus, il révèle le mystère du Fils, Parole livrée pour notre vie, pour que le monde soit sauvé.
3 commentaires
L’ESPRIT DE VÉRITÉ VOUS CONDUIRA DANS LA VÉRITÉ TOUT ENTIÈRE … CE QU’IL AURA ENTENDU, IL LE DIRA … L’ESPRIT REÇOIT CE QUI VIENT DE MOI POUR VOUS LE FAIRE CONNAÎTRE (Jn 16, 12-15). La Vérité est une relation de convenance entre l’idée et ce qu’elle exprime ; la concordance entre le visible et l’invisible, la Parole et son incarnation dans la réalité concrète. Elle est un processus qui nous met en chemin, en quête de ce qui est toujours à venir et qui constitue l’Homme dans son authenticité. Par son incarnation, DIEU s’est fait Chemin, Vérité et Vie : le Chemin qui mène à la Vie est celui de la Vérité ou encore, le chemin qui mène à DIEU passe par DIEU Lui-même. Croire en la Vérité, la vivre et la proclamer, c’est croire en DIEU et vivre en ce qui n’a pas de fin. Nous ne pouvons être conduits à la Vérité que par celui qui en connaît le chemin, c’est-à-dire par la Vérité elle-même. Celui qui n’en connaît pas, nous conduira sur des chemins perdus, faux et corrompus, là où la vérité dérange et condamne. Et plus l’Homme cultive son intériorité dans la vérité et la liberté, plus aussi il se sent plus libre d’aimer, d’agir et d’entrer en dialogue avec DIEU et le prochain. Vivre dans la Vérité, c’est vivre dans la fidélité et la sérénité en DIEU, qui nous libère de toutes préoccupations et nous délivre de tout mal. Il s’agit donc avant tout d’être en accord avec l’Esprit, de nous laisser modeler par Lui. Car, l’Esprit ne peut pas agir sur nous sans nous. L’esprit de l’Homme doit donc consentir à l’Esprit divin. Or, consentir, adhérer, c’est entrer dans une dynamique d’introspection et d’écoute, d’accueil et de transformation intérieure, où l’Homme est soutenu par DIEU. De plus, l’Esprit reçoit de DIEU pour nous LE faire connaître. Dans la mesure où DIEU est le début et la fin de toute initiative. Nous ne pouvons le connaître qu’à partir de LUI-MÊME, de ce qu’IL nous donne le pouvoir de pouvoir le connaître. Et c’est en cheminant vers la vérité toute entière, que l’Homme chemine aussi vers DIEU. Ou plutôt, chercher DIEU c’est chercher la vérité, tendre vers la lumière qui illumine nos pensées, nos doutes, nos inquiétudes, nos peurs. Mais, chercher DIEU c’est aussi grandir dans la foi et la sérénité, croître dans une meilleure relation avec nous-mêmes et avec les autres. La recherche de DIEU nous maintient ainsi sur des voies fiables, sincères et crédibles, en plus de nous maintenir sur la droite raison, la lucidité d’un cœur joyeux en permanence. Chercher DIEU c’est donc chercher la guérison du cœur, de nos blessures, de nos angoisses, de notre sollicitude. Car, en LUI, nous ne cherchons pas seulement une idée, mais une présence réelle, le Verbe Incarné, la source de toute vie et de toute bonté, l’Hôte le plus intérieur de notre cœur. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
TOUT CE QUE POSSÈDE LE PÈRE EST À MOI ; VOILÀ POURQUOI JE VOUS AI DIT : L’ESPRIT REÇOIT CE QUI VIENT DE MOI POUR VOUS LE FAIRE CONNAÎTRE (Jn 16, 12-15). Lorsqu’un Fils hérite fidèlement et en bien de ce qu’il a reçu du Père, celui-ci peut reposer en paix, en sachant que l’héritage conserve toute sa valeur. Entre le PÈRE, le FILS et l’ESPRIT, il existe une forte unité d’amour, qui féconde le Salut du monde. L’ESPRIT reçoit du FILS, tandis que le FILS reçoit du PÈRE. Et c’est dans cette intimité et réciprocité de dons, que le FILS veut associer tous les hommes. La Trinité est le mystère par lequel l’Homme découvre la valeur de la complémentarité et de la relation mutuelle. Il découvre aussi que travailler ensemble, coopérer pour un même projet de Salut, n’est pas une utopie. C’est parce qu’il existe dès le départ un amour intime, une confiance réciproque, un échange de capacités, une réelle volonté de communion, que le langage trinitaire peut être possible et que de ce langage, naît un projet, une volonté commune, un désir de bien. Lorsque chacun est animé par le même idéal, le même désir, les voies et moyens pour la réussite ne manquent pas. Mais, c’est aussi à partir de cette unité trinitaire que s’éclaire mieux le mystère divin. Un DIEU en trois personnes est à la fois Gloire, Incarnation et Souffle ou Esprit. Par ces différents mouvements, DIEU épouse facilement le commun de l’Homme, ainsi que sa nature. DIEU est la gloire qui nous attire vers les réalités plus grandes ; Il est Esprit incarné, pour partager notre condition humaine et mortelle ; mais il est aussi Esprit et souffle, pour nous inspirer, agir en notre faveur, mais aussi mettre dans notre cœur et sur nos lèvres les paroles de sagesse, d’espérance et de foi. Même si le mystère de la Trinité échappe à notre complète compréhension, même si nous ne pouvons pas le saisir dans tous ses secrets, il reste que par ce mystère, c’est la divinité tout entière qui est à l’œuvre en nous. Sa compréhension se déploie dans son agir. La trinité devient plus claire en nous, dans la mesure où nous nous laissons conduire par sa volonté. BONNE FÊTE DE LA SAINTE TRINITÉ
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
QUAND IL VIENDRA, LUI, L’ESPRIT DE VÉRITÉ, IL VOUS CONDUIRA DANS LA VÉRITÉ TOUT ENTIÈRE (Jn 16, 12-15). DIEU se révèle à nous de façon progressivement, dans la mesure où nous sommes capables de l’accueillir. Mais, c’est aussi le signe de notre croissance spirituelle, qui est à la fois graduelle et profonde, dynamique et confiante, et qui s’enracine toujours plus efficacement en DIEU. Cela n’est possible que par l’action de l’Esprit Saint, qui poursuit l’œuvre du PÈRE et du FILS, et achève toute sanctification. Le discours sur la venue du Paraclet, de l’Esprit Saint consolateur, du Défenseur, est donné, au moment où le CHRIST doit quitter ses disciples, pour affronter sa passion et sa mort. Et IL sait combien son absence sera un vide pour les siens, combien ils seront persécutés, pourchassés, conduits dans les synagogues. Or, le seul signe concret de réconfort est la promesse de l’Esprit Saint. Comme quoi, la tristesse de l’Homme, sa détresse, ses persécutions, à cause de sa foi et de l’évangile, doivent le porter à se tourner vers l’Esprit Saint. Il faut un signe, pour que la confiance de l’Homme vis-à-vis de DIEU soit effective et visible. Et l’Esprit Saint est le signe de cette marque de confiance, puisqu’il prolonge l’œuvre divine dans le monde, en même temps qu’il nous conduit vers la vérité toute entière. Dès lors, aucune connaissance véritable sur DIEU n’est possible, sans l’aide de l’Esprit Saint. De même, notre foi ne peut croître, sans le secours du Défenseur et du Consolateur. L’Esprit Saint en nous, est le signe que l’Homme n’est pas que matière ; il n’est pas simplement soumis aux désirs charnels. Il est aussi ouvert à DIEU et au prochain. Et c’est parce qu’il est ouvert à l’Esprit, que l’Homme est aussi ouvert à la Vérité toute entière. Dès lors, l’Esprit nous rappelle que nous sommes capables de faire mieux chaque jour, d’acquérir plus de connaissances, mais aussi d’avoir une foi plus ferme et sereine, face à l’athéisme, au relativisme, à l’incrédulité, au doute et aux frustrations qui habitent l’Homme de notre temps. De plus, l’athéisme est parfois le signe que l’Homme formule beaucoup d’interrogations sur DIEU, et qui parfois obscurcissent son cœur et son âme, lui empêchant de croire effectivement. Et seul l’Esprit Saint aide à éclairer les zones d’ombre de notre intelligence, afin de mieux connaître et de croire davantage. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua