DÉLAI
Une autre traduction du mot « Esprit » (hormis le vent ou le souffle) est le mot « écart ». L’Esprit Saint est l’entre, l’espace entre, l’agent de lien et de relation entre, l’espace vierge en temps et en espace entre, qui met au large, qui permet la rencontre, la réalisation et la communion.
Alors, quand Jésus réalise que sa mission n’est pas terminée qu’il a besoin de plus de temps, de plus d’ouvriers pour la moisson, il ne désespère pas, il ne recule pas, il ne se défile pas, mais fait appel à Celui qui est « entre », à Celui qui absorbe et assume les différences, les décalages, les difficultés et les obstacles, à Celui qui est le délai possible et la maturation, le rempart contre l’immédiateté. « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter » (v.12).
« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité… » (v.13). Jésus nomme et invoque Celui qui prend sa suite : le Saint-Esprit de Dieu qui reçoit même adoration et même gloire. Car l’Esprit fait sortir de la fixité, du découragement, de l’immobilisme de la mort. Il est l’énergie du Royaume des cieux qui insuffle, dirige, conduit, hors du temps des hommes, avec la patience du Dieu de toute éternité. Même si l’Église ne semble pas bouger, il la nourrit de sa sève. Même si nos arbres semblent secs et morts, il est celui qui porte le miracle des bourgeons et de la renaissance. Son énergie de croissance est irréversible et agissante continuellement. Le temps de l’enfouissement, de la jachère, de la fermentation, du mûrissement, est le sien propre.
Acceptons que, parfois, dans nos vies, nos missions, nos relations, nous ne pouvions ni tout entendre ni tout porter par nous-mêmes.
Lui, il est là et il fait, car il nous a été donné.
Lui, il est là et il fait, car il nous a été donné.
« La patience obtient tout ! » (Thérèse d’Avila).
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