Les paroles énigmatiques de Jésus guident les disciples vers une vérité existentielle, vers un mystère que l’Esprit seul est capable de dévoiler, vers une connaissance profonde là où aucune question ne sera posée ; il ne restera que le silence et la contemplation, que des cœurs élevés « vers le haut », tournés vers les profondeurs, là où le désir de l’homme « de voir Dieu » rencontre celui de Dieu « de voir l’homme » et de demeurer avec lui.
Il s’agit d’un mystère qui met les disciples du Christ « à part », qui fait d’eux des « étrangers » dans le monde, des « inconnus » et des êtres « pascales » toute leur vie. Oui, ils ne cessent de « passer », de traverser une joie éphémère, illusoire pour retrouver la vraie, celle qui vient d’un Autre ; une joie qui met debout malgré et contre tout ; une traversée qui purifie, qui fait entrer dans des ténèbres lumineuses pour rejoindre l’essentiel, la Vie !
C’est la logique de la Croix dont parle saint Paul : « Le langage de la Croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu… car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes… afin que, comme il est écrit, celui qui se glorifie, qu’il se glorifie dans le Seigneur » (1 Co 1, 18. 25. 31).
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