Raccourcir un ourlet en écoutant de la musique byzantine, c’est peut-être l’école buissonnière du commentaire à faire, mais j’y glane des fruits semés sans doute par l’Esprit. Et surtout, j’ai rarement expérimenté avec autant de force combien le chant liturgique habille le cœur et fait exulter en tendresse le corps et l’esprit ! Un peu à la manière de la préparation douce d’un heureux événement, en joie et simplicité, mais pas sans contractures et contractions.
N’est-ce pas un peu de cela dont parle l’apôtre Jean ?
En un verset (V. 20), il nous plonge dans l’apparente contradiction des larmes et de la joie. (4 termes soulignent la tristesse et 2 la joie). Cela se poursuit dans le reste de la péricope. Et ce n’est pas la tristesse qui s’oppose à la joie, mais bien celles du disciple – tristesse et joie ! et celle – la joie ! – du monde. Plus loin, la joie a traversé la tristesse et est pour toujours au cœur du disciple. Mais comment s’est opéré le passage ?
Avec Jésus, le ciel de Dieu a été semé dans le monde des hommes : « Le verbe s’est fait chair et a habité parmi nous ». En Jésus, l’homme nouveau (re) trouve dès maintenant et pour toujours son lieu en Dieu. Nous le croyons. Mais nous le savons aussi, « la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement ». (Rm 8, 22)
Qui est cette femme en travail qui peine mais va se réjouir ? Pouvons- nous reconnaître dans les contractions du monde autre chose que maux et misères : les prémices de l’Esprit ?
Oui, il est vraiment bon pour nous que Jésus s’en aille afin que vienne l’Esprit en sa plénitude dans nos vies et dans celle de tous et de toutes. Apprenons à nous réjouir de ce que notre Source de vie soit déjà près du Père.
Marie, donne-nous de goûter la douce et constante persévérance de l’Esprit et de participer avec toi à la mise au monde de notre Dieu.
« Magnifie ô mon âme, Celui qui monta de la terre jusqu’au ciel, le Christ notre Source de vie. Dépassant notre esprit et notre entendement, tu mis au monde et dans le temps le Seigneur intemporel : Mère de Dieu, d’un seul cœur, nous les fidèles, nous te magnifions ». (9ème ode de l’Ascension)
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