Entre les deux fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, ce texte nous rappelle la vérité de notre être: notre humanité est à jamais liée et attirée par la divinité de Celui qui a épousé notre chair, a assumé notre mort pour nous élever vers Lui.
Si le Christ est descendu tout seul d’auprès de Dieu, il revient vers le Père chargé de nous, ses frères. C’est Lui qui, à la fois a dit au Père: “ils ne sont pas du monde” (v. 16a) et “comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde” (v.18): un paradoxe apparent qui porte le cœur de la mission.
Nous vivons dans un monde “dur”, un monde “en feu”, un monde de guerre, de haine et de divisions. Et c’est dans ce monde-là que Dieu nous veut témoins de sa Parole, gardiens de la Bonne nouvelle.
Il ne nous rend pas étrangers à notre monde, non pas isolés dans une bulle, mais des hommes et des femmes “debout”, fortifiés intérieurement par son Esprit. Il nous met “à part” pour lui-même, pour nous envoyer vers nos frères. Désormais, notre vie, même dans le silence, devient une parole pour le monde. Chacune de nos journées, dans les angoisses et les joies, se traduira en cantique nouveau à Dieu qui consacre et qui envoie.
Imprégnés par la force de l’Esprit, nous serons dans le même envoi du Fils, prêts à tout donner et à nous donner chaque jour; à mourir mille morts pour quel’autre, tout autre, vive. Nous ne vivrons plus pour nous-mêmes mais pour tous ceux que Dieu nous a confiés. “Nous voici, moi et les enfants que Dieu m’as donnés” (Hb2, 13b).
Vivant le mystère du Fils, nous pouvons à notre tour prier le Père et lui dire: “Pour eux je me sanctifie moi-même afin qu’ils soient eux aussi sanctifiés dans la vérité” (v. 19) car “nul n’a plus grand amour que celui-ci : déposer sa vie pour ses amis” (Jn 15, 13).
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