Dans ce temps entre l’Ascension et la Pentecôte, il nous est donné d’entrer dans l’intimité de la prière de Jésus, au moment où il annonce à ses disciples son passage du monde au Père.
Les Douze étaient soudés autour de la personne du Maître. Maintenant qu’il les quitte, l’unité du groupe demeurera-t-elle ? La cohésion sera-t-elle conservée dans l’épreuve de l’absence, alors qu’eux restent dans le monde, dans un monde en feu, en proie à la violence et aux divisions ?
Le risque de la dispersion et de l’éclatement de la communauté est réel … Jésus a gardé l’ensemble des disciples, et cependant l’un d’entre eux s’est perdu. Ils ne sont pas au-dessus du Maître, leur unité reste fragile ! La communauté reste toujours marquée par le manque, la perte, la déchirure, mais cela n’empêche pas la communion. Si la communauté veut se fonder sur l’illusion d’une totalité intègre, inentamée, parfaite … cela ne s’appelle pas la communion mais l’intégrisme !
Jésus l’annonce : le fondement de la communauté n’est plus dans sa présence au milieu d’eux, il n’est pas non plus dans l’intégrité de ses membres. Le fondement de leur unité est dans le Nom du Père et du Fils et de l’Esprit. La communion est gardée par le don de la liberté filiale du Père à son Fils et à chacun de nous. La communauté ne peut être rassemblée dans la communion que si elle accueille son manque, sa faille, sa déchirure, et en appelle à un Autre pour fonder son unité, recevant de Lui de devenir frères universels envoyés par l’Esprit dans le monde pour y être porteurs de joie.
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