« Père saint, je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux » (Jn 17,25-26).
La grâce de l’unité dans la communion, la grâce de l’union à Dieu, de l’unification de notre être tout ordonné à l’amour sans commencement ni fin du Père pour son Fils, sont originées dans la longue prière de Jésus à Dieu.
Cette intercession de Jésus pour tous ses disciples d’hier et de maintenant, —et dans laquelle il demande instamment à son Père : leur consécration dans la parole de Dieu et par sa parole, leur envoi dans le monde pour annoncer cette parole—, n’a pour préalable que la foi en Jésus Parole faite chair. Celui-ci se présente comme le parfait médiateur, l’indispensable trait d’union entre les hommes et Dieu le Père.
En revanche, rien de s’arrête à lui, car il ouvre ce « pouvoir » à une multitude de frères dont il est l’aîné.
C’est dans cette immense chaine sans fin qu’est né Jean de la Croix « Docteur mystique », frère carme devenu l’ami et le guide de nombreuses personnes qui ont plongé dans sa poésie et dans ses écrits spirituels.
Il inaugure, par l’amour, un chemin de foi centré sur la figure du Christ et la quête nocturne de Dieu, afin que chaque créature retrouve la présence de son Créateur et Sauveur en son cœur, et soient ainsi restaurée (en lui) retrouvant sa beauté première (à l’image et ressemblance de Dieu) et le sens ultime de son existence : « arriver à la divine lumière de l’union parfaite avec Dieu par amour, autant qu’elle est possible en cette vie » (Introduction de la Montée du Carmel).
Pour Jean de la Croix, c’est bien l’univers entier qui est invité à chanter l’expérience de cette proximité divine.
» Au nom de son Époux, prenons l’âme altérée par la main,
et répondons à sa question en lui montrant le lieu précis où il se cache,
le lieu où elle le trouvera d’une manière certaine,
et avec autant de perfection, de suavité, qu’il se peut en cette vie. « [CSB 1, 6]
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