Voilà un épisode de la vie de Jésus qui est rapporté par les quatre évangélistes. Et c’est Jean qui est le plus généreux en détails. Jésus manifeste-t-il de la violence ou opère-t-il un geste prophétique, avec l’exagération que cela demande pour être saisi au-delà de la manifestation matérielle ?
A propos du temple, Jérémie menaçait le peuple d’Israël de le voir disparaître à cause de son infidélité, alors qu’Ésaïe envisageait un élargissement du cercle des utilisateurs de la Maison aux non-Juifs.
Mais qu’est-ce que le temple ? Un lieu où l’on rencontre Dieu, où Dieu se fait proche et où l’homme choisit de s’approcher de Dieu. Mais pour que s’opère cette rencontre, ne fallait-il pas passer à travers tout un réseau de marchands, de marchandages et de sacrifices ?
Outre l’aspect de purification manifeste dans ce texte, Jésus déplace ou plutôt précise la signification du lieu et en fait la maison de son Père. La provocation va s’amplifier de plus en plus. Dieu, son Père ! « Quel signe confirmera tes paroles et tes actes ? » demandent les juifs. Rien de moins que la résurrection ! Seule la mort se donnera à voir et la Vie à croire, envers et contre tout.
Le mystère central de cet épisode, c’est le corps de Jésus, seul et véritable lieu de la rencontre de Dieu et de l’homme, de Dieu avec tous les hommes. Ce corps est le lieu où Dieu se fait proche et où l’homme s’approche de Dieu parce que justement Il est le corps de l’Homme-Dieu.
Et de ce corps-là, nous sommes les membres, chacun pour notre part. Mais quand nous prions, notre cœur de croyants demeure souvent encombré de marchandises et de calcul, comme un temple profané. Il est des jours où Jésus pourrait surgir dans notre vie, pour nous dire, à nous aussi, avec l’insistance d’un véritable ami : « Enlève cela d’ici ; ne fais pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Un commentaire