Thomas, est-ce seulement parce que ta raison ne pouvait se rallier à la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus que tu as demandé à pouvoir ‘toucher’ les blessures que lui ont infligées des ‘hommes de violences et de haine’ ?
Mon expérience m’incline davantage à penser que tu désirais une rencontre toute personnelle : toucher Jésus pour être soi-même touché au plus sensible de son être. N’est-ce pas le désir d’une rencontre intime, corps à corps, qui a arraché un cri de plus en plus puissant – si je ne vois, si je ne mets mon doigt, si je ne mets la main- et libéré la foi ‘retenue dans les filets du doute’ ? Croire en touchant. Communion irremplaçable.
Ce qui fait témoignage, ce n’est pas la reconnaissance du visage aimé ; ce sont ses blessures. C’est la reconnaissance profonde d’un homme que rien n’a détourné de la vie humaine. Le seul lieu de Dieu est le corps de l’homme. (Alexi Jenni). La gloire du Ressuscité donne toute sa mesure dans la blessure. Le laisserons-nous se dire en nos déchirures devenues siennes ? Là et à ce moment jaillira notre parole : « Mon Seigneur et mon Dieu. » Le Dieu et Seigneur de nos pères dans la foi devient mien, blessures contre blessures, dans une rencontre singulière qui inscrit son passage à l’intime de ma vie. Et Il arrive alors que dans l’obscur d’un corps malmené se mette à saigner le noir de l’humble joie. » (G. Ringlet)
Et ma foi trouvera sa stabilité dans la reconnaissance et l’adhésion à une histoire infiniment plus grande que la mienne seule. Je crois est toujours un « nous croyons ». Cet ancrage dans la communauté stabilise ma foi et ‘lui épargne d’être menacée par les aléas de mes sentiments personnels. Bienheureux sommes-nous quand le credo des autres prend le relais de notre foi vacillante’. « Heureux ceux qui croiront sans avoir vu. »
A qui donc irions-nous ?
Tu n’as pas seulement les paroles de la vie éternelle
Tu as les paroles et les cris de toutes nos vies humaines. (M. M. C)
Un commentaire
Bonjour mes Sœurs,
Merci beaucoup pour votre précieux billet.
Une petite remarque : le titre du tableau ne correspond pas ; il renvoie à un autre tableau du même peintre. Le titre exact de cette œuvre est : Le Désespéré.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C3%A9sesp%C3%A9r%C3%A9
Bien cordialement.
Jean-Charles, pasteur Bichet.