Marie-Madeleine
Trois rencontres sont au cœur de ce récit : celle avec des anges, puis avec le gardien du jardin et enfin avec Jésus. Certains acteurs se confondent, mais n’est-ce pas souvent le cas ? Ne soyons pas pressés de résoudre ces apparentes incohérences qui surgissent d’espérances déçues, celles des autres et les nôtres, et laissons certaines de nos impatiences douloureuses, pour reprendre le rythme du texte.
Il y a d’abord les pleurs d’une femme, ceux de son deuil. « Oui, vous pleurerez, oui, vous vous lamenterez. Vous aurez de chagrin, mais votre chagrin deviendra joie. » (Jean 16, 20).
Puis la présence d’anges qui rappelle ce qui est décrit dans le livre de l’exode (ch. 25). Il y est question du couvercle de l’arche d’alliance. « Là, – entre les deux chérubins – je te rencontrerai. » L’arche disparue n’est-elle pas retrouvée en ce matin de Pâques ? Et le tombeau est situé dans un jardin ; pas celui de la trahison, celui que le Seigneur planta en Eden (Genèse 3) et à l’orient duquel il posta des chérubins. C’est là qu’une autre rencontre a lieu.
Marie cherche un cadavre et se trouve face à celui qu’elle prend pour le gardien du jardin. Jésus ne l’est-il pas de manière symbolique, n’est-il pas celui qui va rouvrir les porte de l’Eden, les portes du salut ? Un Bien-Aimé y retrouve des tant aimés !
A son appel, Marie se retourne encore. Retournement intérieur sans doute, mais peut-être aussi retour sur un tombeau vide. Elle n’aura pas un corps à porter mais un message. « Ne me retiens pas ».
Marie ne doit-elle pas se dessaisir de son rabbi ? C’est dans l’absence qu’un fils glorifié doit être reconnu, ou plus exactement dans et par sa parole. La voilà mandatée pour aller auprès de frères, de fils. Et elle ne racontera pas ce qu’elle a vu mais ce qu’elle a entendu. Jésus le lui demande. Car c’est dans sa parole que le Ressuscité se fait voir.
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