« C’est le Seigneur ! ». J’éprouve une joie profonde lorsque j’entends le disciple que Jésus aimait, prononcer ces simples mots : « c’est le Seigneur ! ». … Joie intime d’une reconnaissance émue et émerveillée qui se vit plus qu’elle ne se dit. Joie indicible d’une expérience qui transforme ma vie et lui donne souffle.
Cela se passe dans la nuit … nuit de ma vie, nuit de ma foi, travaillée par la présence discrète du Ressuscité sur mes chemins d’humanité.
Aucun des disciples n’osait demander à l’homme sur le rivage « qui es-tu », car ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus se tient sur le rivage de ma vie, mais c’est de nuit. Pas de signe éclatant … Un feu de braises, le poisson et le pain de l’amitié, de la convivialité, pain de l’alliance nouvelle qui s’accomplit entre nous et le Vivant.
Jésus Ressuscité marche avec nous sur le chemin de la vie, sa présence est certaine, elle est le roc sur lequel nous pouvons nous appuyer. Alors, l’éprouvante réalité de la nuit s’illumine dans la reconnaissance du Visage de Celui qui s’est fait Don sans retour et pour toujours :
« Je sais la source qui jaillit et fuit
Malgré la nuit.
Cette source éternelle est cachée,
Mais moi je sais où elle a sa demeure,
Malgré la nuit.
Cette source vive que je désire,
En ce pain de vie je la vois,
Malgré la nuit. »
(Jean de la Croix, Malgré la nuit)
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