« Quand Dieu daigne étancher la soif avec cette eau, une des plus grandes grâces qu’il puisse faire à l’âme c’est de la laisser encore tout altérée. »* Humainement le récit du festin de noces nous laisse un peu sur notre soif : Qui sont le marié, la mariée, le maître du festin ? Mais l’évangéliste sur un tout autre registre, creuse en nous une soif essentielle : « Chaque fois qu’elle boit de cette eau elle désire toujours plus ardemment en boire encore. »* Un ardent désir de connaître et de croire :
« Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. »
Marie parmi les invités, très concrètement est là au cœur de l’événement. L’Heure de la croix n’est pas venue ! Face à ce constat Marie dans aune foi inébranlable accueille l’inconnu qui adviendra :
« Faites tout ce qu’il vous dira. »
Les serviteurs qui rempliront d’eau les jarres sauront d’où vient « Le bon vin gardé jusqu’à maintenant » Vin de la Résurrection d’où émane un goût d’éternité, d’éternelle communion.
« Jésus qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde les aima jusqu’à l’extrême. » Jn 13
Que peut dire ce récit ? C’est à Cana où habite le sceptique Nathanaël que se vit l’Evénement, symboliquement Jean le situe le troisième jour de la vie publique du Christ : Jour de la Résurrection. Ce Festin de noces, est le signe inouï, d’une invitation pressante à croire dans la nuit de l’aujourd’hui à une plénitude de vie, à vivre avec Marie dans la confiance en Jésus Seigneur qui nous devance et nous conduit maintenant au cellier :
« Dans le cellier intérieur
De mon Aimé j’ai bu… »**
*Thérèse d‘Avila : Ch §21
**Jean de la Croix : CS B §26
Un commentaire
Votre texte écrit ce matin, a éveillé en moi, toutes sortes de réflexions, et un goût d’approfondissement. Merci pour cette belle page et ses citations.
« Marie est au coeur de l’événement » écrivez-vous.
Elle est médiatrice entre les invités – sensible à ce qui leur manque-, son Fils, et les serviteurs.
Ses paroles témoignent d’une foi inébranlable, sa foi des commencements (Il a fait pour moi des merveilles, disait-elle)
À Cana , c’est pour les autres qu’elle intervient (Il vient en aide à Israël son enfant, il se souvient de sa miséricorde).
Marie s’adresse au Fils bien aimé.
Jésus est surpris. (C’est le style de l’Esprit de surprendre, venir comme un voleur ou, dans la déchirure des cieux)
a-t-Il alors perçu qu’il était appelé à réaliser, ce jour même, le don du Père qui veut pour tous une vie en abondance, la joie des repas, et des noces ;
envoyé pour répondre à ceux qui manquent , cherchent et souffrent , dans l’ordinaire des jours ,
avant qu’à l’Heure de la fin de sa vie, tout soit accompli ?
Moment de transformation, transmission. Événement. Avènement.
La parole de Marie aux serviteurs « Tout ce qu’Il vous dira , faites le ».
n’est-elle pas la proposition de se soumettre à la Parole , comme elle-même, servante du Seigneur, l’avait fait ?
Obéissance et foi de ‘ceux qui servaient’ en la parole de Marie , puis en celle de Jésus.
Tous les gestes que Jésus leur a demandé, les serviteurs les ont faits :
remplir d’eau les jarres (en abondance)
puiser
porter au maître du repas
le maître du repas goûte, mais ne sait pas d’où vient le vin.
Il est étonné des changements d’habitude
et de ce bon vin arrivé par surcroît.
Les serviteurs, eux qui ont eu foi et ont agi , selon les paroles de Jésus,
savent bien d’où vient le vin.
Que s’est-il passé à Cana ?
La gloire de Jésus s’est manifestée
et ses disciples ont cru en lui.