Jésus pose à Pierre la question suivante : « M’aimes-tu… ? » (v15) Et il le fait à trois reprises. N’est-ce pas La une question qui nous transperce tous ?
« Je ne connais rien de plus sage, de plus efficace que cette réitération. Poser trois fois la même question la rend plus questionnante, conduit à ne pas se contenter d’une réplique anodine. Souvent la première réponse ne vise qu’à supprimer l’interrogatoire, la deuxième apporte plus de sincérité quoique d’une manière convenue, alors que la troisième s’avère totalement pleine et authentique ». Eric Emmanuel SCHMITT (le défi de Jérusalem, Ed. Albin-Michel 2023 p46).
Pierre est affligé par la question de Jésus. Mais Jésus veut réveiller en Pierre son amour et sa foi en lui. Il restaure la confiance brisée et confie à Pierre la mission de paître ses agneaux et d’être le pasteur de ses brebis (v15 et16). Non pas comme il l’entend, mais selon la volonté de celui qui la lui a confiée.
En même temps Jésus dit à Pierre que quand il sera vieux c’est un autre qui lui nouera la ceinture et qui le conduira où il ne voudra pas (V18) . Se ceindre soi-même c’est signe d’indépendance, de liberté et de force. Jésus invite Pierre à s’abandonner à lui , à lui soumettre notre volonté à lui, notre engagement tout en cherchant d’accomplir sa volonté . Et tout remettre entre ses mains. qu’il est appelé à témoigner de l’amour pour son Maître au milieu des épreuves.
Cet évangile nous montre que la vie à la suite de Jésus n’est pas toujours facile, elle demande du courage, une fermeté dans sa conviction pour témoigner de notre foi, de notre amour et de notre attachement à lui. Nous ne pouvons pas suivre Jésus sans nous laisser dépouiller de ce qui fait notre force, de notre propre vouloir, de ce qui nous rassure. Il nous invite à nous appuyer sur lui qui est le véritable guide, à nous laisser conduire par l’Esprit, ainsi nous pourrons aller jusqu’au bout de notre mission tout en sachant que ceci peut nous mener à des souffrances ou à des humiliations.
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